A quoi ça sert que je vous parle maintenant de mon délicieux dîner de réveillon ? Vous n'avez plus besoin d'idées et vous n'allez pas prendre des notes pour l'année prochaine ! Mais je vous en parle quand même un peu car il vous montre que :
- se régaler n'est pas forcément une question de coût. Ainsi, hormis les coquilles St Jacques, il s'agissait plutôt de mets simples et de saison, par exemple des "bas morceaux" de viande, des carottes, du maquereau, de la courge, des oranges, ... ;
- en cuisinant, on peut se faire davantage plaisir qu'en achetant du tout fait : ainsi j'étais finalement plus heureuse de ce repas que j'avais préparé qu'en ayant acheté, par exemple, du foie gras et du saumon fumé (mais j'aime aussi ces mets de temps en temps !) ;
- se fixer une petite contrainte est un stimulant et une aide pour trouver des idées de repas et cela, c'est valable toute l'année. Ainsi, moins d'une semaine avant le réveillon, je n'avais pas la moindre idée du menu. J'ai alors feuilleté le livre "Nature" de Ducasse car je sais maintenant que ses recettes sont toujours délicieuses. Je suis tombée sur une recette de "maquereaux marinés à l'orange" qui m'a paru tout à fait de saison. Du coup, mon imagination est repartie aussitôt et la couleur orange (comme il y a quelques jours) m'a sortie du labyrinthe des recettes innombrables qui peuplent ma bibliothèque culinaire. Je me suis souvenue d'une recette fort appétissante de gâteau à l'orange découpée récemment dans un magazine, et aussi que les coquilles St Jacques se mariaient bien avec la mangue. Comme j'avais envie d'un repas plein de variété (mon leitmotiv !), j'ai aussi pensé à une soupe de courge, et j'ai même trouvé une recette de daube avec ses carottes (encore chez Ducasse) qui marine pendant 48 heures.
- on n'a aucun stress avec un peu d'organisation. L'avantage de quasiment tous ces plats, c'est que je pouvais les préparer un peu à l'avance, tranquillement, et qu'il s'agissait de recettes faciles, peu consommatrices de temps.
A propos de l'imagination (sans vouloir comparer l'élaboration des repas à la musique !), c'est drôle, j'ai justement entendu le chanteur-parolier Pierre Barouh (vous savez, celui de chabadabada, "Un homme et une femme") dire exactement la même chose à la radio samedi à propos de son inspiration : il a attribué à Georges Brassens le fait d'avoir compris que "la contrainte sollicite l'imagination" et il a expliqué que son imagination "naturelle" était pauvre à côté de ce qu'il trouve quand il s'impose des contraintes pour écrire(émission "La prochaine fois je vous le chanterai" où il a par ailleurs parlé de façon très sympathique du Japon et des Japonais, et du Brésil aussi, ses pays de coeur).
Ce dîner qui était sous le signe de l'orange, à la fois le fruit traditionnel de Noël et la couleur, comprenait donc :
- un apéritif de la mer (bouchées au crabe et pamplemousse et endive aux oeufs de saumon) ;
- une onctueuse soupe de courge butternut aux châtaignes ;
- un étonnant carpaccio de coquilles St Jacques à la mangue ;
- de moelleux et parfumés maquereaux à l'orange ;
- une savoureuse daube de boeuf aux carottes (elle aussi légèrement parfumée à l'orange) ;
- de la salade et des fromages (quelques lichettes de Livarot et Mimolette vieille) ;
- un merveilleux moelleux à l'orange et sa chantilly à la fleur d'oranger qui a clôturé le repas en beauté.
Cela peut vous paraître beaucoup mais j'ai servi des petites parts de chaque plat et on a vraiment tout apprécié jusqu'au bout.
Et vous, quelle a été votre inspiration si vous avez préparé un dîner de réveillon ?