Ce n'est pourtant pas ce que les politiques et les médias ont compris et qu'ils ont expliqué aux bons peuples. Ils n'ont pas vu le problème, ils ne pouvaient donc pas en tirer les conclusions et préconiser la solution.
La responsabilité de la crise de la dette a été rejetée sur la cupidité des financiers. Une fois que l'on avait dit cela, on avait tout dit. C'était une façon commode de s'exonérer de toute responsabilité dans la genèse de la crise, alors que c'est bien l'interventionnisme étatique accru, pratiqué aux Etats-Unis, qui est à l'origine de la crise, laquelle ne s'est propagée que grâce à l'interventionnisme étatique accru, pratiqué par les pays européens.
A l'occasion de la recension que j'ai faite récemment du livre de Vincent Bénard sur le foreclosure gate ici, je rappelais que, derrière la cupidité des grandes banques américaines, il fallait voir en fait la main (in)visible de l'Etat :
"Qu'il s'agisse des déficiences dans leur gestion du risque de Fannie Mae et Freddie Mac, des législations qui ont favorisé les prêts à des emprunteurs insolvables, de celles qui ont favorisé l'expansion bancaire par le sur-endettement ou les investissements douteux, des fausses notes des agences de notation payées par ceux qu'elles doivent noter et qui jouissent de protections étatiques, des règlementations immobilières qui ont créé des bulles, de la politique d'intérêts bas de la FED, on retrouve toujours la main (in)visible de l'Etat."
Si la main (in)visible de l'Etat explique les origines américaines de la crise que nous connaissons, elle explique tout aussi bien qu'elle se soit propagée aux pays européens, qui tous souffrent peu ou prou de l'omniprésence de l'Etat dans la vie de leurs habitants et de leurs citoyens, ce dont ces derniers ne sont même pas toujours conscients, ou ne veulent surtout pas l'être.
Pour prétendument relancer les économies touchées par la crise, comme l'Etat américain en donnait l'exemple, les Etats européens sont intervenus massivement et inutilement dans les économies de leurs pays. Les relances de l'économie par les Etats ont toujours toutes échoué. Car l'argent étatique injecté provient bien de quelque part. Il provient toujours finalement d'impôts prélevés ou de fausse monnaie battue pour la circonstance, ou d'une combinaison des deux, et ne crée donc pas de richesses.
Les Etats des pays dits évolués se sont donc mis à faire des dettes en attendant les rentrées fiscales hypothétiques, que devait leur procurer une croissance favorisée par la consommation de produits créés à partir d'investissements privilégiés et sélectionnés par eux. Comme de juste la croissance n'a pas été au rendez-vous, parce que la croissance durable n'est jamais le fruit de choix de cabinets ministériels mais de la création de richesses par des acteurs économiques que renseigne le marché.
Pour que des acteurs économiques créent des richesses, encore faut-il qu'ils soient libres de les créer et qu'il leur soit permis de prendre des initiatives. Or qu'entend-on dans la bouche des dirigeants européens ? Augmentation d'impôts, augmentation de tarifs publics, protectionnismes déguisés, dépenses publiques ciblées, maintien de systèmes sociaux qui sont de véritables gouffres, et toutes petites réductions de dépenses publiques.
Pour libérer les économies il faudrait au contraire réduire drastiquement les dépenses publiques, de toutes sortes, mais pas de quelques pour cent...Il est donc fort probable que 2012 ne soit pas l'année de la libération des économies... ni l'année des libertés tout court, qui toutes en découlent. A moins que les Etats-Unis ne se choisissent un président qui donne l'exemple et entraîne tous les autres dirigeants dans son sillage.
Comme il ne faut jamais désespérer et comme je crois davantage à la providence divine et à l'adage "aide-toi, le Ciel t'aidera" qu'aux Etats-providence, je souhaite tous mes meilleurs voeux à tous les internautes qui ont la patience, l'indulgence et la bonté de continuer à me lire, ce dont je les remercie chaleureusement. Je ne serai même pas original : je leur souhaite une excellente santé d'abord, beaucoup d'instants de bonheur ensuite, enfin prospérité, si c'est possible.
Que Dieu les protège et les ait en sa sainte garde, qu'ils soient croyants, mécréants ou incroyants !
Francis Richard
qui se trouve à Saint Jean-de-Luz, où il a fait un temps exceptionnellement beau et chaud - merci au réchauffement climatique ! - en ce premier jour de l'an de grâce 2012 et où il a pris ce soir avec son mobile la photo qui illustre cet article.