Pour les enfants du pauvre, ô travaille, ma sœur ;
C’est bien.. mêle à leur vie un peu de la douceur,
Un peu du plaisir de la tienne.
Ils sont si malheureux !.. Dans la foule inconnus,
Ils vont si tristement, en haillons et pieds nus,
Sans une main qui les soutienne.
Fais-leur des vêtements bien chauds pour cet hiver,
Ils ont, pauvres enfants, l’an dernier, tant souffert,
Oh ! sois laborieuse et forte !
Ils viendront te bénir, car l’hiver est fatal ;
Car ils iraient, sans toi, mourir à l’hôpital
Où leur mère autrefois est morte.
Vois-les par toi joyeux.. Ne sens-tu pas au cœur
Un charme doux et pur ? N’entends-tu pas un chœur
Qui chante au ciel et qui te loue ?
Et n’es-tu pas heureuse, ô ma sœur, de penser
Que l’hiver sombre et dur sur eux pourra passer
Sans voir de larmes à leur joue ?
Car ils n’auront plus froid, car les pauvres petits
Ne s’endormiront pas, dans un grenier blottis,
Pour ne plus s’éveiller peut-être….
Et la nuit, dans leur rêve, au loin, lorsqu’ils verront
Passer un ange avec une auréole au front
C’est toi qu’ils croiront reconnaître.
Alexandre FLAN (XIXe siècle).
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