Red State // De Kevin Smith. Avec John Goodman et Michael Angarano.
Je suis un grand client de ce que fais Kevin Smith, enfin, ce qu'il fait de mieux je vous rassure, pas tous les restes bien mauvais de sa filmographie. Mais il y a de jolies petite surprises, et
Red State permet au réalisateur qui n'est plus tout jeune de nous livrer un très bon film, mélangeant les genres de façon très olympique. Entre la comédie noire, le thriller avec une bonne petite
partie sur une enquête sympathique, la réflexion sur la société de nos jours vue par une sorte de secte anti-gay, anti-sexe pour le plaisir et anti-Internet et autres médias. On a donc un film
plutôt original qui se démarque par son intelligence, mais aussi par la stupidité de certains de ses propos. Car le but de Red State n'est pas de prendre des pincettes et de nous faire réfléchir
à la façon d'un documentaire mais plutôt en prenant la jeunesse au mot. Red State s'amuse également avec la religion, qui est un sujet très américain au final, puisqu'en long et en large le pays
est bâti sur ce sujet ci. Mais petit à petit on découvre aussi bien que la religion et la perversion n'ont rien de bon, et que l'on est en danger dans tous les camps qu'il soit (la mère qui va se
faire tuer par sa fille par inadvertance par exemple).
Trois adolescents vivant dans le midwest américain répondent sur Internet à une annonce promettant des relations sexuelles. Ils sont loin de se douter qu'ils vont tomber entre les mains d'une
secte d’extrémistes religieux aux intentions macabres.
Quand le film débute on s'attends à un film pour adolescents crachants encore leurs restes dans des chaussettes sales, sauf que petit à petit il nous propos de réfléchir et de penser à ce que la
société américains est. En reprenant certains sujets comme les armes , l'homosexualité (ici alliée au SIDA carrément), ou encore internet et ses diverses dérives, … on a un scénario qui tient
assez bien la route même si j'aurais préféré qu'il soit plus incisif par moment. En effet, toute la seconde partie du film n'apparaît que comme une sorte de gloubiboulga de coups de feu. C'est
certes de l'action assez bien foutu, mais ça manque de pertinence, comme si l'on ouvrait le sujet à la violence gratuite (ou presque). John Goodman, en leader du FBI et donc des gentils
américains est fun, et le chef de la tribus de cette secte était également un élément intéressant du film quoique bien décevant par de nombreux aspects (on ne plonge pas suffisamment à son
caractère).
Kevin Smith est connu pour son éternel violence, alors il nous livre ce qu'il faut de ce côté là. Sans compter sur l'exagération sur le sang, et les explosions dans la phase d'action du film. Je
regrette juste toute la partie avec ce son bizarre qui retenti. Ce n'est pas assez bien amené, et la solution paraît vraiment trop simpliste. Dommage car le film avait les moyens de nous livrer
encore mieux. Il y a un bon sujet, avec un scénario correct et original, une réalisation presque documentaire qui donne un sens bien sympathique à beaucoup de scènes et surtout qui ne nous fait
pas oublier la réflexion que le film nous impose. C'est assez bien foutu du début à la fin, aussi bien le début avec toute la partie de mise en place de l'histoire, que la dernière partie où le
personnage de John Goodman voit enfin clair dans le jeu du gouvernement américain. La critique est virulente et je ne serais pas surpris que ce film est subit une sorte d'embargo pour sa
diffusion outre Atlantique. Bref, un très bon film qui nous offre un divertissement sans grosses failles et qui se tient très bien partant d'un début familier pour terminer sur une critique
virulente et bien écrite.
Note : 7.5/10. En bref, Kevin Smith fait du bon Kevin Smith.