L'émission Babylone, diffusée sur Espace 2 (groupe Radio Suisse Romande - RSR) diffusera 3 émissions au génocide cambodgien et aux procès des Khmers rouges, les 2, 3 et 4 janvier 2012. Ces émissions resteront disponibles à la ré-écoute et au podcasting après leur diffusion sur le site de l'émission. Les présentations (émission et intervenants) proposées dans ce billet sont celles du site de l'émission. Elles sont l'occasion de proposer quelques liens sur la géographie de ce génocide et sa mémoire.Mémoire et justice au Cambodge, un génocide oubliéDiffusion :Lundi 2 janvier 2012, 9h00-10h00 et 19h00-20h00, Espace 2. A la ré-écoute.Présentation :"Une nouvelle diffusion de l'émission du 23 juin 2011.A travers historien, journaliste et témoin-rescapé, et à partir des procès en cours des responsables khmers rouges du génocide cambodgien, réflexions sur une mémoire et des souffrances qui auront mis plus de trente ans pour être reconnues et valoir un tel processus de justice.Un documentaire de David Collin."Invités :
- James Burnet (journaliste français, ancien chef du département Etranger de Libération),
- Van Nath (peintre cambodgien, l'un des 5 survivants de S.21 - décédé en 2011),
- Bernard Bruneteau (historien français, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Pierre Mendes France - Grenoble II),
- Soko Phay Vakalis (maître de conférences franco-cambodgienne, au département d'arts asiatiques de l'Université Paris 8).
Cambodge, lieux de mémoireDiffusion :Mardi 3 janvier 2012, 9h00-10h00 et 19h00-20h00, Espace 2. A la ré-écoute.Présentation :"A l'heure des procès des khmers rouges, visite des lieux de mémoire, qui à Pnomh Penh, constituent les rares traces d'un génocide qui fut longtemps oublié, pour ne pas dire nié.Visite de S 21, prison surnommée par le réalisateur Rithy Panh, dans le film documentaire célèbre qu'il lui consacrait, La machine d'extermination khmers rouges, et des "killing fields, à 15 km de la capitale, où les prisonniers étaient acheminés avant d'y être abattus.Récit d'une destruction programmée dans les lieux de la terreur en compagnie de Raoul Marc Jennar, essayiste belge, spécialiste de politique internationale, consultant d'ONG, de l'ONU et de l'UNESCO.Un documentaire de David Collin."Le procès des Khmers rougesDiffusion :Mercredi 4 janvier 2012, 9h00-10h00 et 19h00-20h00, Espace 2. A la ré-écoute.Présentation :"Nouvelle diffusion de l'émission du 10 novembre 2011."Babylone" s'immisce dans les arcanes des procès des Khmers rouges au Cambodge, à l'heure où le fonctionnement et la mission du Tribunal qui juge les principaux responsables khmers rouges est débattu.Un documentaire de David Collin."Invités :
- Rithy Panh (réalisateur et fondateur du Centre Bophana, survivant du génocide),
- Stéphane de Greef (spécialiste du déminage à Siem Reap),
- Dim Sovannarom (responsable des affaires publiques aux Chambres extraordinaires au sein des Tribunaux cambodgiens),
- Phektra Neth (porte-parole aux Chambres Extraordinaires au sein des Tribunaux cambodgiens),
- Chum Sirath (témoin, représentant des parties civiles),
- François Ponchaud (pretre, auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l'histoire du Cambodge),
- Ang Udom (avocat de Ieng Sary, l'un des accusés du cas numéro deux - grands responsables du génocide),
- Elisabeth Simoneau Fort (co-avocate principale pour les parties civiles aux Chambres Extraordinaires au sein des Tribunaux cambodgiens),
- ainsi que d'anciens khmers rouges et témoins.
Quelques liens sur la géographie du génocide cambodgienCette bibliographie/sitographie est particulièrement succinte : elle ne présente pas un état de la recherche sur la question du génocide cambodgien, mais quelques "coups de coeur" glanés au fil des lectures, qui sont particulièrement pertinents pour poser un regard géographique sur ces questionnements.
"Les années 1970 ont marqué le début d'une des périodes les plus troublées de l'histoire du Cambodge. La destitution du prince Norodom Sihanouk de ses fonctions de chef de l'Etat et la profonde crise politique qui s'en est suivie, les puissants bombardements américains s'abattant sur le pays tandis que s'organisaient les maquis communistes, et surtout les combats de la guerre civile ont plongé ce petit pays dans le chaos. La population se retrouva dans un tel état de confusion que tout répit dans les combats, tout changement politique majeur, ne pouvait être accueilli qu'avec soulagement. C'est bien en libérateurs que les Khmers rouges sont entrés dans Phnom Penh le 17 avril 1975. Les hommes de Pol Pot ont alors verrouillé les frontières et substitué à ce désordre un totalitarisme absolu, ordonnant les êtres et les choses avec une terrifiante rigidité mécanique. La guerre, les crises et la coercition des régimes prédateurs qui se sont succédé au pouvoir ont provoqué un brassage exceptionnel de la population. Tour à tour réfugiés de guerre, évacués, raflés, déportés, déplacés vers les camps frontaliers, rapatriés, les Cambodgiens furent astreints à d'incessants déplacements pendant plus de trois décennies. Non seulement la libération du Cambodge par les troupes de Hanoi en 1979 n'a pas mis un terme à ces migrations forcées, mais la République populaire du Kampuchéa démocratique de Pol Pot est à l'origine de flux massifs de réfugiés vers les camps de la frontière khméro-thaïlandaise. Cette multitude de camps frontaliers a constitué tout à la fois un archipel de refuge pour près de 400 000 Cambodgiens pendant plus d'une décennie et la base territoriale de la reconquête politique d'un Cambodge occupé militairement et placé sous tutelle étrangère. A travers l'instrumentalisation des Cambodgiens réfugiés à la frontière thaïlandaise, ce livre présente le jeu complexe des alliances et des défis politiques, militaires et humanitaires qui se sont cristallisés au lendemain de la chute de Pol Pot. En cette fin de guerre froide, les Nations unies ont joué un rôle particulièrement ambigu pour amener le Cambodge occupé sur la voie de la paix, de la légitimité et de la reconnaissance internationale."Source : Christel Thibault, 2008, L'archipel des camps. L'exemple cambodgien, Le Monde/PUF, collection partage du savoir, Paris, pp. 1-2.