Avec les municipales, vient le temps des propositions.
Difficile de se distinguer sur le fond. Chaque candidat prétend à assurer davantage de sécurité, à créer davantage d'emplois, à bâtir davantage de logements, à mettre en place davantage
d'installations sportives, ... Ce sont des objectifs bien naturels.
Sur quoi, dès lors, fonder ses différences ?
Et bien, peut-être, sur la manière de vivre ensemble. Au-delà des conditions qui favoriseront le développement économique, il faut aussi créer celles qui assureront l'épanouissement de tous.
Au-delà de l'accroissement des biens, favoriser aussi le développement des liens.
Et pourquoi, dans ce cadre, ne pas instaurer de nouvelles occasions de se réunir ?
Non pas en fixant des objectifs précis. Non pas une "Nuit blanche" de plus dédiée à la contemplation de l'art contemporain. Non pas des quais ensablés pour le bien-être de jeunes qui n'ont pas la
chance de partir en vacances. Toutes choses fondamentalement utiles par ailleurs.
Mais si, plutôt, on pensait à créer une fête ... de la fête ?! Une fête pour célébrer le simple fait d'être ensemble, sans prétexte, autre que celui de se retrouver. Non pas une fête où chacun
danse seul de son côté, c'est-à-dire la fête pour soi, et qui donc n'en est pas une ! Mais plutôt une fête pour réhabiliter la fête !
Il y a bien le carnaval, où l'on s'avance avec des masques et l'on prend plaisir à être avec les autres en étant soi-même un autre.
Il y a bien les fêtes diverses qui célèbrent un art particulier (musique, cinéma, patrimoine vivant, ...).
Mais il n'existe pas la fête de la fête, celle qui reconnaîtrait l'intérêt à être ensemble pour le seul plaisir d'être ensemble.
Reconnaître de la sorte qu'il n'y a pas de société vivante sans découverte gratuite de l'autre. Refonder les liens sans exiger l'apport d'un talent. Reconnaître, enfin, que la seule fête qui
compte est celle qui lie les gens, la ronde plutôt que le déhanchement solitaire, la communion dans le spectacle vivant plutôt que l'autisme high tech !
Réhabiliter le sens de la fête, ce n'est pas plaider pour la débauche ... C'est rappeler que rien ne vaut qui ne soit partagé. C'est donc, par l'exemple, prêcher les vertus du projet collectif.