Le Quai des Brumes

genre: drame
année: 1938
durée: 1h30

L'histoire: A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Jean, un soldat déserteur, se rend au Havre dans l'espoir de quitter le pays. Il tombe amoureux d'une jeune femme, Nelly, rencontrée dans un bar près du port. Nelly vit dans la terreur de son tuteur, Zabel, qu'elle soupçonne d'avoir tué son amant.

la critique d'Alice In Oliver:

Le Quai des Brumes, réalisé par Marcel Carné en 1938, est l'adaptation d'un roman éponyme de Pierre Marc Orlan.
Il s'agit également de la troisième collaboration entre Marcel Carné et Jacques Prévert. Au moment de sa sortie, le film recevra un vif succès, à la fois critique et public. Le Quai des Brumes réunit plusieurs grands noms du cinéma français: Jean Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon et Pierre Brasseur.

Au niveau du tournage, les relations entre Jean Gabin et Pierre Brasseur seront assez houleuses, pour ne pas dire conflictuelles.
En vérité, la faute revient essentiellement à une scène où Gabin gifle violemment Pierre Brasseur. Pour l'anecdote, l'acteur ne retiendra pas sa main, et Pierre Brasseur conservera une énorme rancune.

Au moment de sa sortie, le Quai des Brumes sera taxé de film fasciste par Jean Renoir. En même temps, l'histoire de ce soldat déserteur, Jean (Jean Gabin), ne plaît pas vraiment à l'époque. D'autant plus que ce dernier vient donner la leçon à une petite frappe (Pierre Brasseur), le chef d'un gang local.
Mais avant toute chose, Le Quai des Brumes reste une grande histoire d'amour, incarnée ici par le couple Jean Gabin/Michèle Morgan.

D'ailleurs, le film est surtout connu pour une réplique d'anthologie.
Jean Gabin: - T'as de beaux yeux, tu sais...
Michèle Morgan: - Embrassez-moi encore !
En vérité, Le Quai des Brumes est une poésie désenchantée, portée par les superbes dialogues de Jacques Prévert.

Ensuite, ce film est une véritable tragédie. En un sens, l'histoire d'amour entre Gabin et Michèle Morgan ressemble bel et bien à une tragédie shakespearienne.
Dans ce drame bouleversant, il règne une vraie mélancolie, un ton particulièrement pessimiste, annonciateur de la Seconde Guerre Mondiale.
Enfin, la caméra de Marcel Carné tend à magnifier ses deux acteurs principaux. Michèle Morgan apparaît ici comme une beauté éphémère et insaisissable.
Bref, vous l'avez compris: Le Quai des Brumes peut se targuer d'appartenir aux grands classiques du cinéma français.

Note: 18/20

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