Au début de l’année 2009, l’île de la Guadeloupe aux Antilles fut secouée par un fort et long mouvement social mettant en exergue de vieux réflexes coloniaux non seulement des Békés (blancs descendants de coloniaux) mais également des autorités locales, et dénonçant des injustices d’ordre économique, social et politique de tout ordre.
Après des allers et retours en jet privé du ministre de l’Outre-Mer entre Paris et ce confetti de l’ex-empire colonial français, un accord fut trouvé au mois de mars suivant………qui n’a pasété respecté par le gouvernement français. Pire, le LKPou Liyannaj Kont Pwofitasyon n’est pasofficiellement reconnu comme un syndicat.
Depuis deux ans, ses membres ainsi que ceux/celles de l’UGTG sont condamné-e-s à des lourdes amendes et à des peines d’emprisonnement comme des délinquant-e-s de droit commun.
Plus grave encore dans cette répression syndicale est la mise en examen des deux avocats défendant le LKP alors que ces derniers ont été victimes d’écoutes téléphoniques dans le cadre de leurs activités professionnelles par des policiers.
Très peu de médias métropolitains et antillais dénoncent que les droits syndical, de la défense et de l’être humain sont bafoués par le biais d’un système judiciaire local aux pratiques coloniales d’une autre époque car ils sont trop occupés par la course à l’audimat ; DSK faisant plus vendre que le LKP.
C’est pourquoi, il est urgent de les faire connaître au plus grand nombre de votre entourage; syndicalistes, politiques, journalistes ou simple citoyen-nes enfaisant suivre par exemple le mel ci-dessous à votre réseau par
internet.
Il est possible également d’obtenirplus d’informations à ce sujet en entrant via un moteur informatique de recherche les mots “LKP ou répression syndicale en Guadeloupe”.
Vous pouvez enfin apporter votre soutien moral – et peut-être plus – aux syndicalistes incriminé-e-s en adressant un mel à l’UGTGou Union Générale des Travailleurs en Guadeloupevia ugtg@wanadoo.fr.
AP
* Antilles/France: justice coloniale contre une syndicaliste!
*Kimafoutiésa !
Les Africain-e-s et descendant-e-s d’Africains vivants en France, en Afrique ou dans les colonies françaises
dites Dom -Tom doivent savoir avec qu’ils travaillent, militent et agissent plus généralement dans leur vie.
Armada n’a pas cessé depuis plusieurs années d’alerter sur le danger que représentait l’existence de certaines “*associations croupions du système colonial et de la perpétuation de la négrophobie systémique de
la société française et occidentale*.”
Le collectif Dom ainsi que “ses associations soeurs” au sein de ce que l’on a appelé *la nébuleuse du “Cabinet Noir du sarkozysme” a fait beaucoup de mal à “la cause des damné-e-s de la terre”*
avant ce dernier acte du 2 mars 2011 au tribunal de Fort-de-France qui nous l’espérons va *ouvrir grand les yeux à tous les gens sincères des deux côtés de l’Atlantique.
*Dès à présent, nous appelons tous nos frères et soeurs, tous nos amis militants de toutes les couleurs à diffuser largement ce message et surtout la déclaration du LKP qui y est jointe, en faisant un effort plus important à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur de leur environnement habituel.
Nous leur demandons également avec insistance de se tenir prêts à répondre massivement à toutes les initiatives que nous allons conduire des deux côtés de l’Atlantique et cela dès ce mois de mars.
Armada le 3 mars 2011
Déclaration du LKP – Condamnation de Joachim Arnaud**
**
*Communiqué *
*Suite à la condamnation de GHISLAINE JOACHIM ARNAUD *
*par la justice coloniale française*
**
C’est à l’issue d’un simulacre de procès que *Ghislaine Joachim Arnaud, secrétaire générale de la CGTM, a été condamnée à plus de 5000 euros d’amendes* par la justice coloniale française suite à la plainte de Jean François Hayot de *l’association « respect dom » et du « collectif dom »*de Patrick Karam. *Il est reproché à Joachim Arnaud d’avoir repris le slogan lancé* par des dizaines de milliers de manifestants lors de la grève générale de février-mars 2009 : « *Matinik sé ta nou, matinik sé pa ta yo, on bann bétjé, pwofitè,volè : nou ké fouté yo déwò* ».
En vérité, Il s’agit de *criminaliser l’action syndicale, de diaboliser les militants et de terroriser* toutes celles et tous ceux qui osent dénoncer, qui osent *se rebeller contre le mépris, contre l’injustice, contre le racisme et l’exploitation. “*L’Etat colonial français” et les */pwofitan/* veulent en définitive, prendre leur *revanche contre les travailleurs et le peuple de Martinique après la formidable révolte de février-mars 2009*.
Cette décision relève purement et simplement de l’application de l’article 38 du code noir : « */L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois, à compter du jour que son maître l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lys une épaule; s’il récidive un autre mois pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d’une fleur de lys sur l’autre épaule; et, la troisième fois, il sera puni de mort /*».
Aussi, le LKP ;
-condamne avec la plus grande fermeté ce jugement qui témoigne de *la répression d’un Etat colonial raciste et fasciste à l’encontre d’une militante de la liberté,*
- apporte*son soutien sans faille à Ghislaine Joachim Arnaud ainsi qu’aux travailleurs et au peuple Martiniquais*,
- exhorte les travailleurs et les peuples martiniquais et guadeloupéens à *poursuivre la lutte pour la pleine et entière application des accords du K5F, du 26 février (Accord BINO) et du 04 mars 2009 (LKP).*
*ANSANM ANSANM NOU KE DECHOUKE TOUT PWOFITASYON*
Pour le Collectif *LIYANNAJ KONT PWOFITASYON*Elie Domota/ Lapwent, 02 maws 2011
/ JÉDi 24 novanm 2011, en Guadeloupe, l’UGTG protestera contre la répression qui frappe ses militants <http://www.antilla-blog.com/2011/11/16/jedi-24-novanm-2011-en-guadeloupe-lugtg-protestera-contre-la-repression-qui-frappe-ses-militants/>
administrateur <http://www.antilla-blog.com/author/administrateur/> | 16 novembre 2011
/Le 24 Novembre 2011, c’est au tour de *Charly LENDO, Secrétaire général adjoint de l’UGTG et Secrétaire général de l’UTHTR d’être convoqué devant un juge d’instruction. */
/Sa convocation porte à *21 le nombre de travailleurs et militants de l’UGTG qui ont comparu devant */
/*un juge d’instruction *durant le mois de novembre. /
/18 d’entre eux sont *mis en examen pour homicide involontaire indirect* », c’est ainsi que commence la lettre de l’UGTG annonçant sa manifestation du 24 nov. 2011…qui entend protester contre la «* répression contre le mouvement social et singulièrement contre les militants syndicalistes*. » /
/L’UGTG condamne également : « *les récentes déclarations du congrès des élus, de la presse aux ordres et autres experts, rendant LKP responsables de la violence en Guadeloupe en stigmatisant au passage les Guadeloupéens d’origine africaine*… »/
JÉDi 24 novanm 2011RÉPRÉSYON AWA!*SENDIKALIS PA KRIMINÈL – RESPÉ POU TRAVAYÈ !*
Parmi les 18 mis en examen pour homicide involontaire indirect, se trouvent Yanise Fontaine, Edmonde Polypheme, Mercédès Platon, Blaise Yengadessin, Alix et Julio Lendo, Teddy Coupin, Béatrice Charles, Anastase Rimbon, Elie Douared, Florent Latchoumaya.
*La justice coloniale veut les rendre responsables de la mort accidentelle d’un jeune motard* à Saint-François en février 2009. Depuis le mouvement LKP, l’Etat Français mène *une véritable vendetta contre *
*les travailleurs et le peuple de Guadeloupe. *
*Les convocations devant la gendarmerie, devant la police, devant les tribunaux pleuvent.*
*Les militants UGTG sont particulièrement visés par ces procédures. *
Visiblement, ils ne disposent pas des mêmes appuis que Sylvie Hayot qui a même reçu le soutien du substitut du procureur après ses agressions et propos racistes contre les pompiers et gendarmes le 1er octobre dernier.
*18 novanm a 2z**È**: Annou p**Ò**t**É**f**Ò**s pou Hilaire COSPOLITE*
*Ces derniers mois, *
- Raymond Gauthierot a été *condamné à* *3 mois de prison ferme*,
- Gaby Clavier, Mirlin Davile, Régine Delphin, Michel Madassamy, Christian Tabar, Denis Dorvilius, Jocelyn Leborgne, Charly Lendo, Teddy Coupin, Patrice Burat, ont été *condamnés à des peines de prison avec sursis et à de lourdes amendes. *
- José Naejus a été *condamné à de lourdes amendes*, tout comme Charly Lendo, *pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN. *
- Ginette Lerus, Alexis Lunion, Jules Calvaire ont été *mis en examen pour intimidation et séquestration* suite à la plainte d’une responsable des ressources humaines du CHU *dans un conflit qui remonte à 2006. *
- C’est aussi Gabriel Bourguignon qui aura passé *1 mois en prison et versé 15 OOO euros de caution avant d’être relaxé 10 ans après *dans l’affaire Sara-Texaco tout comme *Fred Louise qui aura été sauvagement tabassé par les gendarmes. *
- C’est aussi Hilaire Cospolite,*militant du commerce qui est convoqué le 18 novembre à 14 heures devant le tribunal de Pointe-à-Pitre.* /
Annou pòté fòs é solidarité/ /pou kanmarad la jou la sa !/
Dans le dossier Sara-Texaco, la mobilisation des travailleurs de Guadeloupe et la solidarité ouvrière internationale auront fait reculer la justice coloniale confirmant ainsi qu’il s’agissait bien d’*une affaire montée de toutes pièces pour tenter de diaboliser l’UGTG et de criminaliser l’action syndicale.*
Mais cette justice ne peut s’avouer vaincue et poursuit sans relâche *sa croisade contre les hommes et les femmes de ce pays qui osent se soulever contre l’injustice, le mépris et l’arbitraire.*
Les récentes déclarations du congrès des élus, de la presse aux ordres et autres experts au service du *pouvoir colonial rendant LKP responsables de la violence en Guadeloupe en stigmatisant au passage les Guadeloupéen-ne-s d’origine africaine*, ont pour objectif de *légitimer la répression contre le mouvement social et singulièrement contre les militants syndicalistes. *
Il s’agit aussi de *faire avaler aux masses laborieuses, les mesures dites d’austérité ayant pour but de sauver le système capitaliste en attaquant sans répit les acquis sociaux des travailleurs. *
*La diabolisation et la criminalisation de l’action syndicale ont également pour objectif d’éradiquer toutes velléités de contestation sociale*.
Il s’agit de *diviser, de faire peur aux travailleurs et au peuple en instaurant un régime de terreur en appelant quasiment au lynchage des militants syndicalistes.*
NON, NOU PÉKÉ FÈ DÈYÈ !
*Pour la défense des libertés syndicales,*
*Pour la défense des travailleurs et militants syndicalistes, *
*Pour la reconnaissance de l’UGTG dans toutes les instances,*
*Pour la défense des libertés fondamentales,*
*Pour le droit de revendiquer et de se battre pour ses revendications,*
*Pour le droit de se syndiquer dans le syndicat de son choix,*
Pour l’arrêt des poursuites et condamnations à l’encontre des syndicalistes,
Pour l’arrêt des prélèvements ADN sur les syndicalistes,
Pour dire Non à la criminalisation de l’action syndicale,
Pour défendre l’UGTG, syndicat de lutte de classe et de ligne de masse au service des travailleurs
et du peuple de Guadeloupe,
Pour dire Non à la répression
*– **SENDIKALIS PA KRIMINÈL !*
*SOLIDARITÉ **É**pi tout Travay**È**kont r**É**pr**É**syon* MOBILIZASYON DOUVAN TRIBINAL LAPWENT JÉDI 24 NOVANM 2011 A 8 : 30 *NOU PÉKÉ FÈ DÈYÈ, NOU SÉ PITIT A KONBATAN**!!*
*/Sé lyannaj a Travayè é Pèp,/**/Ansanm Ansanm, /**/Doubout an lari-la, an balan, an konsyans,/**/ké déchouké tout pwofitasyon é konstwi on dòt Gwadloup. /**RÉPRÉSYON AWA – SENDIKALIS PA KRIMINÈL !**/UGTG, Lapwent, 08 Novanm 2011/*
Guadeloupe, la justice coloniale en action…
Pour bien comprendre les enjeux, lisez cet article.DEUX AVOCATS SE REBELLENT
*/« Nous n’irons pas à Paris »/* Cette phrase, qui en d’autres circonstances serait tout à fait anodine, constitue dans le cas présent, *un véritable défi à un pouvoir qui semble utiliser *
*la justice pour régler quelques comptes avec le LKP depuis la fin de la grève générale*
(voir la fin de l’article suivant http://chien-creole.blogspot.com/2009/05/parallele-historique.html).
> La jeune femme qui la prononce lors d’une conférence de presse, n’est autre que *la jeune avocate du LKP, /Sarah Aristide/, dont l’engagement au côté de l’UGTG ou des sans-papiers haïtiens ne date pas d’hier.* *Elle et son confrère, /Patrice Tacita/, une des figures**du LKP, représentant du groupe Akiyo, ont été convoqués à Paris, respectivement les 16 et 17 juin afin d’être mis en examen.
* 1° « Deux avocats en mal de notoriété »
L’affaire a débuté après que *les deux avocats ont déposé plainte, dénonçant le fait que leurs lignes téléphoniques avaient fait l’objet d’interception lors de conversations avec leurs clients en 2005 et 2006.* Les 23 et 24 octobre *2008*, ils se sont interrogés *sur RFO* surle fait que *personne ne semblait s’émouvoir de cette affaire* à laquelle aucune suite sérieuse n’était donnée. Ils ont donc *réitéré leurs accusations*.
Quant aux *policiers mis en cause, ils avaient par la voix de leur supérieur*, *fait savoir qu’ils ne diraient rien sur cette affaire au parquet qui devait les auditionner.* Loin de condamner cette attitude, c’est *la sortie médiatique des deux avocats qui a déclenché les foudres du procureur*, Jean-Michel Prêtre.
Il les a publiquement *traités de menteurs, d’affabulateurs*. Il n’a pas hésité à *réduire leur exigence de respect des principes fondamentaux de la justice à un coup de pub orquestré par « deux avocats en mal de notoriété »…* C’est dans ce contexte qu’une juge, madame Charloux, a, à son tour, porté plainte, cette fois contre nos deux avocats, estimant que *sa probité de magistrat avait été mise en cause par leurs allégations dans cette affaire.
* 2° Dès le 22 février
Jean-Michel Prêtre a ouvert*une information à une date qui n’a probablement rien de fortuite* ; il s’agit du*22 février 2009, 2 jours à peine après le commencement de la grève générale initiée par le LKP.* Déjà, *les deux jeunes avocats avaient fait savoir qu’ils défendraient ce mouvement*. Difficile d’y voir une coïncidence. Notons que par la suite, Sarah Aristide va devenir l’avocate de Jimmy Lautric, dans *une affaire embarrassante pour le pouvoir* comme Chien Créole l’a déjà dénoncé et peut-être liée au *meurtre du syndicaliste* Jacques Bino (voir l’article suivant*http://chien-creole.blogspot.com/2009/04/contre-enquete.html*). Autant dire que *ces deux avocats dérangent*.
3° Convoqués à Paris
Une *première convocation* leur a été délivrée, leur demandant de se présenter à Pointe-à-Pitre le 19 mai. Sans explication, cette convocation a été *annulée*. C’est quand ils ont reçu *la seconde convocation, cette fois pour Paris*, qu’ils ont compris. Le *motif invoqué* pour expliquer ce changement subit de décision est que l’affaire serait de nature « à *troubler l’ordre public local* ». La requête déposée pour être entendus en visio-conférence a été rejetée.
4° Ordre public colonial et avocats indigènes
*Plusieurs avocats, et pas des moindres, solidaires de leurs jeunes confrères, ont décidé de se constituer en comité de soutien*. Ce dernier donne, ce vendredi en fin d’après-midi, une *conférence de presse*. Dans l’auditoire, en solidarité, *plusieurs membres du LKP* sont présents et écoutent attentivement, parmi lesquels, Elie Domota et Jean-Marie Nomertin, pour ne citer qu’eux. En revanche, *RFO brille curieusement par son absence…* Maître Rodes, doyen du barreau de la Guadeloupe, se présente comme un infatigable pélerin de *la lutte anti-coloniale*. Grande figure de l’indépendantisme guadeloupéen, il a fait partie *des accusés au procès des
> 18 patriotes* (à ce sujet, lire l’article suivant *http://chien-creole.blogspot.com/2009/05/parallele-historique.html*), ce qui fait de lui un symbole vivant de cette cause. Citant Dessaline, héros de l’indépendance haïtienne qui signait ses missives comme général indigène, il se qualifie lui-même d’*avocat indigène*.
Le plus ancien avocat de la Caraïbe commence par rappeler que la justice est le dernier rempart de l’ordre colonial : « *sans justice coloniale, il n’y a pas de colonie* ». Puis, il se livre à un vaste balayage historique allant du code noir écrit sous Louis XIV, en passant par la magistrature coloniale, à l’époque où celle-ci n’avait pas honte de s’appeler ainsi, s’égarant ensuite assez longuement sur ses souvenirs de la seconde guerre mondiale, avant de revenir à l’affaire qui nous préoccupe.
Il revient sur le *concept d’ “ordre public local” qu’il traduit par « ordre public colonial » et
> qui semble s’opposer au fait qu’un magistrat de Paris vienne sur place mettre en examen deux avocats « indigènes ».*« L’ordre public colonial s’oppose à ce que la justice se passe normalement. C’est effrayant ! »
Il annonce ensuite son attention de faire appel contre la décision de la juge parisienne car celle-ci induit que *la Guadeloupe est en marge de la République Française puisqu’on distingue cette dernière du fameux ordre public local.
*
5° Un aveu de faiblesse
Maître Evita Chevry rappelle que c’est *la troisième fois en peu de temps que le parquet s’en prend à la parole des avocats.* Il y a d’abord eu *les poursuites contre maître *Harry Durimel, par ailleurs dirigeant des Verts Guadeloupe. Ensuite est venue *l’affaire des écoutes, « des faits que la profession considère comme exceptionnellement graves »* ; et enfin voici *les mises en examen pour diffamation.* L’avocate dénonce*le dépaysement de l’affaire*.
Selon elle, à travers cette manœuvre, le procureur n’a d’autre objectif que de *« jouer à domicile, sur son terrain ». Ce n’est ni plus ni moins qu’un aveu de faiblesse ; « l’aveu qu’ici, il ne maîtrise ni le terrain, ni les hommes ».*
Elle pointe du doigt au passage*les irrégularités dans la procédure quant à la façon dont ils ont été convoqués.* Patrice Tacita, le visage grave, dénonce le manque de considération dont ils font l’objet dans cette affaire et rappelle sentencieusement que «*le totalitarisme n’est pas loin lorsqu’on tente de substituer un ordre répressif au droit commun *».
6° « Dans mon pays »
Lorsque Sarah Aristide prend enfin la parole, elle expose sereinement son point de vue, dans un discours teinté de nationalisme où chaque mot est pesé. Elle dénonce *un procès politique et le fait qu’en dépaysant l’affaire il s’agit ni plus, ni moins que de les couper de leur soutien populaire, de leur force qui réside dans le LKP.* Elle réaffirme ne pas vouloir se dérober à la justice, elle a d’ailleurs des choses à dire, mais continue-t’elle « *puisqu’on me reproche quelque chose dans mon pays, je dois être entendue dans mon pays *».
Elle précise que *dans le cadre de leur convocation à Paris, le billet d’avion, les nuits d’hôtel, et les frais courants sont entièrement à leur charge*.
Il leur a déjà fallu, à eux deux, *débourser 6000 euros à consigner, pour que leur plainte pour écoutes illicites soit reçue*, *puisque le procureur refusait d’y donner suite*.
Mais conclut-elle, « tout ça n’est qu’accessoire, car vous l’avez compris, il s’agit en fait d’une question de principes. On nous a refusé la visioconférence, nous n’allons nulle part.
*Nous n’irons pas à Paris.* »
7° Esprit insoumis
Une sorte de stupéfaction s’empare de la salle. Evoquant la suite probable des événements, à savoir*le mandat d’amener, l’arrestation menottée et la déportation en métropole*, elle affirme calmement mais avec détermination : « *je suis prête à assumer ces bracelets car ils représentent ce que j’ai de plus sacré, ma liberté* ».
Cette allusion fait bien sûr écho au passé esclavagiste de l’archipel et parle à tout Guadeloupéen. Cependant, au-delà de cette symbolique très forte, dans l’histoire de la lutte contre le pouvoir colonial, on retrouve en Guadeloupe cette constante qui consiste à *détourner la répression coloniale pour la retourner contre ce même pouvoir.*
On l’a vu récemment avec les commémorations du massacre de mai 1967, un événement qui devient constitutif de l’identité guadeloupéenne, qui soude les Guadeloupéens autour de la mémoire (voir : *http://chien-creole.blogspot.com/2009/05/tout-en-image.html*)
On a vu aussi, comment *le procès des 18 patriotes en 1968, accusés d’avoir portés atteintes à la sûreté de l’Etat Français, est devenu le procès des pratiques colonialistes de la France en Guadeloupe.*
Dans cet oxymore des menottes symboles de liberté, c’est toute cette tradition qu’on retrouve.
*La froide violence répressive n’a pas de prise sur l’esprit insoumis* qui fait montre de son indéniable supériorité en transcendant ce qui devrait lui couper les ailes.
Comme au Judo, on se sert du poids de l’adversaire pour le faire chuter.
8° Désobéissance civile
La décision courageuse de cette jeune femme et de son confrère, qui empruntent *le sentier périlleux de la désobéissance civile*, pourrait bien faire plier l’Etat français, *soit en le poussant à**faire preuve de plus d’intelligence et de modération, soit en amenant le peuple à se soulever* si on devait leur faire subir le traitement dégradant évoqué plus haut, alors qu’ils
n’ont fait que défendre des principes de justice.
*Le ton nationaliste emprunté aujourd’hui par chacun des intervenants* n’est pas innocent.
Ils savent pouvoir rassembler bien au-delà des clivages politiques si le masque tombe et que l’opinion publique perçoit *les relents colonialistes qui se cachent derrière cette affaire*. Interrogé par Chien Créole en marge de cette conférence, *Elie Domota a bien fait comprendre que le LKP, directement visé dans cette affaire, ne resterait pas les bras croisés si cela devait arriver* : « s’ils les veulent, qu’ils viennent donc les chercher… » Il va falloir *suivre cette affaire avec la plus grande attention car elle est de nature à remettre le feu au poudre en Guadeloupe, dans un climat de plus en plus délétère…
* Le LKP devrait très bientôt appeler à une mobilisation massive le 22 juin, en soutien à ses deux avocats.
A LIRE AUSSI:<http://www.bworldconnection.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=39&idA=297>
RÉPRESSION – APPEL DE L’UGTG AU MOUVEMENT OUVRIER INTERNATIONAL <http://www.bworldconnection.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=39&idA=297>
Rubrique Justice / Injustice <http://bworldconnection.tv/index.php/Articles/Justice-/-Injustice.html>
Le LKP condamne la mise en examen de Maîtres Tacita et Aristide, avocats militants du LKP
Par la rédaction <http://france-multiculturelle.org/user.php?id.1> | le 08 août : 23:20 dans Culture et société <http://france-multiculturelle.org/news.php?cat.4> |
** COMMUNIQUE – Le LKP condamne avec la plus grande fermeté les mises en examen de Patrice TACITA et Sarah ARISTIDE, <http://www.caribcreole1.com/printdoc.php?ed=1540> avocats militants du LKP. Pour ceux qui en doutent encore, *ces mises en examen sont l’un des aspects de « l’Etat policier » qui réprime toutes celles et tous ceux qui osent s’opposer au mépris, à la négation, à l’exploitation et à la discrimination*, a tout pwofitasyon dont nous sommes, nous Guadeloupéens, victimes. Ces mises en examen reflètent *la volonté manifeste de l’Etat colonial Français de faire taire toute contestation en Guadeloupe en s’en prenant directement aux Avocats du LKP*.
Oui, nous sommes bien *dans “une colonie” car les magistrats « français » ayant trempé dans cette grave affaire d’écoutes téléphoniques illicites dénoncée par Tacita et Aristide n’ont jamais été inquiétés par leur justice.*
> Sé ta yo !
Oui, *en France métropolitaine, ces pratiques auraient été dénoncées par la Chancellerie et les coupables lourdement sanctionnés*..
Men NOU AN GWADLOUP, *
Terre de pwofitasyon où la pratique des écoutes téléphoniques illégales, la violation de la confiden-tialité des correspondances entre un avocat et son client, les prix et marges exorbitants, la répression anti-syndicale, la discrimination raciale à l’embauche à l’encontre des Guadeloupéen-ne-s* sont tolérées voire légalisées et institutionnalisés par le système colonial Français lui même.
Lire la suite…» <http://france-multiculturelle.org/news.php?extend.152>
SUGGESTION ARTICLES
* Dans les Antilles, le ton monte…
<http://france-multiculturelle.org/news.php?extend.19>
* Etats-généraux de l’Outre-Mer : le LKP met en cause la sincérité de
l’Etat <http://france-multiculturelle.org/news.php?extend.62>
* Répression du syndicat calédonien USTKE : le sénat coutumier
condamne la violence
<http://france-multiculturelle.org/news.php?extend.149>
* Délit de solidarité : Besson est un menteur !
<http://france-multiculturelle.org/news.php?extend.72>
* Guadeloupe : Nicolas Sarkozy ne souhaite pas rencontrer le LKP