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Le point de vue des psychiatres : «borderline»

Publié le 13 février 2008 par Rogerroger
« Etat-limite, cas limite, borderline…
Les états-limites sont une véritable entité clinique. Ce patient n'entre ni dans le groupe des névrotiques ni dans celui des psychotiques ni non plus dans celui des déséquilibrés. Les trois négations sont une base de départ.
On a apparenté les états-limites aux préschizophrénies, aux schizophrénies incipiens, aux déséquilibres et aux névroses atypiques, aux cas classiquement dénommés schizomanies, aux maladies du caractère ou aux comportements pervers". (Fineltain Ludwig, Glossaire de Psychiatrie Ed. 1995, Paris)
Une étude clinique se réfère à Kernberg (1967), Grinker, Werble et Drye (1968) et Bergeret (1970): "Une bonne adaptation sociale, de la dépression, de l'agressivité: colères, hostilité, violence, de l'impulsivité."
Joel Paris dans l'American Psychiatric Press définit ainsi le syndrome: "Les relations avec autrui sont intenses mais orageuses et instables avec des difficultés à maintenir des liens intimes étroits. La personne peut manipuler autrui et a souvent de grandes difficultés à faire confiance à autrui. Il y a aussi une instabilité émotionnelle avec de sensibles et fréquents signes d'une dépression (empty lonely), d'irritabilité et d'anxiété. Il peut apparaître des conduites imprévisibles et impulsives impliquant des dépenses excessives, de la promiscuité, du jeu d'argent (gambling), abus de drogues ou d'alcool, vol à l'étalage, boulimie ou conduites dommageables pour soi-même comme par exemple des tentatives de suicide. On décèle encore des troubles de l'identité avec confusion et incertitudes à propos de l'identité (self-identify), la sexualité, les buts, et perspectives vitales, le choix d'une carrière, les amitiés".
Le borderline est un patient qui offre à l'interlocuteur une façade paisible et normale.
Il faut y adjoindre divers autres états frontières sous une dénomination commune: les styxoses. Pourquoi styxose? Les fleuves des Enfers sont des fleuves silencieux, dont le plus connu est le Styx (le haïssable). Ils coulent parmi la nuit éternelle. Un terrible batelier, Charon, fait traverser le fleuve, dans sa barque, les âmes des morts qui quittent la terre pour venir hanter les enfers.
Les borderline comme Roger Roger sont jaloux de leurs rêves parce que ceux-ci sont des êtres qui s'expriment mieux qu'eux.
Les dangers d'aimer, chez ces patients, sont multiples :
1) Déborder de soi, débonder, "diffluer", bref, perdre l'identité et l'intégrité.
2) Aimer fait naître en lui une agressivité destructrice.
3) L'ambivalence amour haine est très pré-oedipienne.

Les capacités d'adaptation sociale de ces patients sont très généralement stupéfiantes.

Les pulsions agressives prennent chez eux des formes très particulières: ils soumettent leur thérapeute, par exemple, à rude épreuve. Ce sont d'incessants et exaspérants interrogatoires, de véritables diatribes philosophiques sur la validité de leurs symptômes voire de leur souffrance.
Le questionnement sur leur identité sexuelle est lancinant, permanent et proche de l'exaspération
Ce sont des patients capables de maîtriser leur flux émotionnel et les décharges psychomotrices de façon à ne jamais aller en institution psychiatrique proprement dite. Ils ont en effet une remarquable capacité à se redresser, une grande plasticité psychique comme on dit des hystériques. Mais en fait le phénomène est plus remarquable que ça. Ils sont capables d'opérer de remarquables et rapides conduites de réinsertion dans les zones maximales de leurs capacités intellectuelles. »
(avec le Dr Fineltain Ludwig – Bulletin de Psychiatrie)

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LES COMMENTAIRES (2)

Par ludwig
posté le 06 décembre à 12:14
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C'est sympathique de me citer. Ce serait encore mieux de compléter les références notamment l'adresse du site psychiatrique qui parle de la styxose www.bulletindepsychiatrie.com Cordialement Dr Fineltain Ludwig – Bulletin de Psychiatrie

Par ludwig
posté le 06 décembre à 12:14
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C'est sympathique de me citer. Ce serait encore mieux de compléter les références notamment l'adresse du site psychiatrique qui parle de la styxose www.bulletindepsychiatrie.com Cordialement Dr Fineltain Ludwig – Bulletin de Psychiatrie

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