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Patricia Laranco .

Par Ananda

La paresse est caresse...

Peut-on ériger une couleur de peau en identité ?

Ce serait là avaliser une conception de l'identité bien superficielle...

La création de "l'identité par la couleur", après tout, est une création du racisme colonial blanc.

Il leur fallait des Blancs et des Noirs, c'était tellement plus commode !

Être fier ou pas fier de la couleur que le hasard vous a donnée, pour moi, ça n'a pas de sens. Car la couleur - si elle est "ce qui se voit le plus", ne signifie rien. Un Indien et un Africain, par exemple, peuvent être "noirs", est-ce à dire qu'ils sont semblables ?

L'humanité est un trésor de nuances et seules ces nuances font sens, richesse...

Il est des familles où, de deux frères, l'un peut être "noir", et l'autre "blanc"...on va donc leur seriner qu'ils ne peuvent en aucun cas être frères ?

Parler de "Noirs" et de "Blancs", c'est faire le jeu de la mentalité coloniale. C'est se conformer aux catégories qu'elle a érigées, "inventées". Mais cette mentalité est encore - quoique l'on en pense - si vivace dans les esprits !

J'habite l'instant donc je suis fluide.

Il faut douter sans cesse, car notre perception même est incertaine.

On ne peut pas regarder quoi que ce soit dans le monde (être ou chose) sans le situer, le cataloguer, le ranger au sein d'une de nos catégories mentales.

Le regard est déjà pensée.

Bien souvent, la vie consiste à avancer pesamment contre un vent qui se cabre et résiste ployé, la tête la première...

Admettre que nous nous trompons à chaque regard que nous portons sur le monde. Avoir le courage et l'honnêteté de se remettre en cause pour l'admettre.

C'est là le prix à payer pour celui qui veut connaître mieux.

L'avenir nous inquiète toujours plus ou moins, car il est imprévisible.

Le passé a au moins l'avantage que nous le connaissons.

Nous avons tous en nous une sorte d'histrion qui se cherche un public et qui cherche à trouver en lui une confirmation de sa propre existence…

Nos cerveaux sont tous encrassés de préjugés, de routine, de réflexes. Face à ces automatismes, la conscience a les mains liées...

L'idée -dérangeante - que notre liberté d'esprit, notre aptitude au choix soient largement déterminées par toute cette part d'inconscience semble, hélas, de plus en plus corroborée par les recherches des neurosciences.

L'éphémère est un vent léger qui disperse plumes et pollens,

une goutte d'eau posée sur les ailes d'une libellule.

La grande ironie de la vie n'est-elle pas que nous passions notre temps, d'une manière obsessionnelle, à essayer d'affirmer notre être, notre soi personnel, souvent contre celui des autres, nos semblables, et que pour cela nous ne reculions parfois devant aucune mesquinerie ni aucune forme de mégalomanie cependant qu'en dernier ressort c'est l'évanouissement total de ce fameux moi auquel nous sommes si accrochés qui nous guette, avec la perspective de notre mort ?

L'imperfection est l'essence de l'Homme, et Jésus avait bien raison d'insister sur le fait que nous sommes tous des "pécheurs". Le "péché", ce n'est pas autre chose que la somme des faiblesses animales et humaines. Tout bien considéré, il ne peut qu'inspirer pitié, pardon.

P. Laranco


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