Une semaine intĂŠressante entre toutes. Personne dehors. La Joie de Vivre dans ses derniers jours.
Tout le monde y va de ses commentaires, analyses, crétineries… sur la situation, sur la sécurité.
Plusieurs organisations ont autorisé le même restaurant, « parce qu’il est petit », mais comme ils se retrouvent tous là, ça va finir par sauter ! Ce que je ne souhaite pas…j’ai moins cet esprit de compétition un peu vif, une fois la décision prise de "plier" - comme on dit chez moi à Toulouse - mes friteuses.
La palme de la décision illogique revient de loin à cette ONG danoise, « Vétérinaires pour chiens et chats sans frontières », qui a autorisé un seul lieu de sortie, un pub anglais, repaire d’agents de sécurité, considéré, y compris par ces derniers, comme un des endroits les plus risqués de la ville.
Le vieux – pas si vieux d’ailleurs, plus dépressif que vieux – « responsable sécu » de cette organisation, est déconcertant : tyran domestique avec ses équipes, comptabilisant le nombre de joints que les volontaires fument chaque soir, sans oser en interdire la pratique de peur de déstabiliser tout le système humanitaire, ce petit mollah du barbelé, ne sachant plus comment soigner son ennui (et son alcoolisme), enchaîne des décisions absurdes comme celle-ci. En les justifiant, intellectuel qu’il est : « Plus les risques sont élevés dans un lieu, plus il y a de gens en armes ; plus il y a de gens en armes, plus notre sécurité est assurée. »
Je ne suis plus dans ces débats. On va tous mourir, de toute façon.
Je suis vaguement triste pour mes employés qui vont perdre leur emploi, bien que je me demande… Je me demande notamment s’ils ne s’en fichent pas un peu, s’ils ne voient pas avant tout, certains d’entre eux en tout cas, les quelques semaines de congés payés qui vont s’offrir à eux, tout en étant persuadés de se recaser... (dans ce secteur prometteur de la restauration avec alcool pour étrangers par temps d’attentats !)
Continuons le combat. Je ne suis pas payé grâce aux dons des pauvres bougres apitoyés par les campagnes de communication agressives et les relances téléphoniques pénibles d’organisations caritatives avec à leur tête des tas de types qui compensent leur salaire plutôt moyen par un ego démesuré.
Le secteur privé aurait pu être une chance pour ce pays, si tout ne s’était pas mis en travers : sécurité hasardeuse ; administrations corrompues et parfois xénophobes ; absence de services publics, électricité en premier lieu ; coût de la main d’œuvre et des produits importés…
On ne fait jamais pleurer sur les charges, ni sur les marges, je sais. Gardons les yeux secs et grands ouverts : le spectacle ne fait que commencer.