L' EFFET MALEK
Après avoir traîné dans le couloir de l’hôpital à faire les poches de quelques patients en phase terminale, je fonçai dans le premier pub de la ville ; pas le temps de jouer les touristes, il me fallait trouver une chambre d’hôtel pour la nuit. Avec ma gueule de hareng bouffi une seule bonne étoile ne me suffirait pas, alors, tout en avançant, les mains en croix, j'en appellai aux planètes influentes :
Mars et Jupiter pour la chance, la force obscure de Pluton en cas d'agression physique et je comptai aussi sur Vénus pour me fournir quelques capotes. Même si je marchai assez rapidement je pus deviner une certaine béatitude sur les visages des habitants de Béatrice et ma première impression fut qu'il fait bon être handicapé ici, car, m'apercevant dans ma course folle les badauds s'écartèrent rapidement du trottoir. Lorsque je demandai à une jeune fille où se trouva l'hôpital, elle me répondit dans un français parfait :
- C'est à l'opposé ! Voulez-vous que je vous accompagne ?
- Merci, non ! Je fuis l'hôpital justement ! Mais je pensais
avoir fait le tour complet de la ville, A bientôt ! puis je repris ma course effrénée.