J’adore la nouvelle année ! La nouvelle année, c’est une façon de balayer les soucis de l’année passée et de remettre les compteurs à zéro. La nouvelle année c’est une ardoise magique. On efface tout et on recommence. La nouvelle année c’est de l’optimisme pour douze mois, qui se délite en quelques jours. Mais n’empêche, ça fait du bien au moral de se la souhaiter: bonne (pour les moins ambitieux), sublime (pour les grands optimistes), lumineuse (pour les nyctalophobes), délicieuse (pour les gourmets), sensuelle (pour les coquin(e)s), décapante (pour les adeptes du karcher), folle (pour les paranoïaques), renversante (pour les fans de tango).
Il y a pourtant des années qui ne donnent pas envie de changer d’année. C’est ce que j’appelle les années « grand cru ». D’après un échantillon absolument pas représentatif, l’année « grand cru » n’arrive en moyenne qu’une seule fois dans la vie. Sauf pour les gagnants du loto, ou les candidats reçus à l’élection présidentielle qui peuvent espérer la vivre deux fois. L’année « grand cru » c’est l’année au top : 12 mois où tout va bien, 365 jours de pur bonheur, des milliers d’heures à savourer. Un boulot canon, de l’amour à foison, du sexe comme s’il en pleuvait, et des problèmes de fins de mois qu’on laisse aux autres. Du coup, forcément, on n’a pas trop envie de passer à l’année suivante. On rétropédale, on essaie de reculer l’instant de grâce, mais à un moment c’est inévitable, on retombe dans l’année cubi.
Il y a aussi l’année « vendange tardive ». C’est la plus frustrante. 10 mois de galère, et 2 mois de bonheur. A peine le temps d’en profiter qu’il faut déjà passer à autre chose. Ensuite, il y a l’année « primeur ». L’année « primeur » suit très souvent un divorce ou une séparation. C’est l’année où on retombe en adolescence : on refait la fête jusqu’à pas d’heures avec les potes, on s’habille comme sa fille, on drague les copines de son fils et parfois miracle, on refait un enfant qu’on attendait plus.
Mauvaise année, l’année XO façon cognac (Extra Old), c’est la fameuse année du coup de vieux. Celle qui fait dire aux autres « t’as vu Ladecool ? Elle a pris un sacré coup. Je sais pas si c’est la vie à Marseille mais franchement, ça donne pas envie ». Celle là, on ne la souhaite à personne mais on y passe tous, inévitablement. L’avantage c’est qu’on ne s’en rend pas compte, ce sont les autres qui le voient. Et si vos amis sont vraiment des amis, ils évitent les commentaires désobligeants. Merci par avance.
Enfin, et pour finir il y a la fameuse année « cubi ». Appelée aussi année « low-cost ». C’est la pire. Celle des ratages, des plantages et parfois même des largages. Une
année pourrie, quoi. Avantage, on voir arriver l’année suivante avec un espoir immense en se disant que ça ne pourra pas être pire.
A tous, j’aimerais souhaiter une sublime année « grand cru », un 2012 millésimé. Certes, il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde. Alors, à défaut, je vous souhaite aussi une
excellente année 2000…..douce. Moins ambitieuse, mais réconfortante. Et en cette période particulière, la douceur est une valeur qui n’a pas de prix.