Après 19 mois de travaux, la Maison d’accueil spécialisée héberge aujourd’hui 60 anciens patients du CHI. L’établissement propose une prise en charge mieux adaptée.
Ils sont soixante à avoir intégré, depuis le mois de novembre, la Maison d’accueil spécialisée (MAS) construite à Erquery. Soixante anciens patients du CHI (centre hospitalier interdépartemental), tous atteints de troubles envahissants du développement (TED). Des patients qui, en changeant de lieu, ont aussi changé de statut. «Ici, nous ne disons pas patient, mais résident, note Najib Slimi, directeur de la MAS. Ils ne sont plus dans un hôpital, mais dans leur lieu de vie, leur résidence. L’environnement n’est plus le même; l’architecture non plus. En ouvrant cette structure, le CHI a souhaité apporter une vraie réponse à la prise en charge sur le long cours de ces personnes dont la place en psychiatrie n’est pas justifiée mais qui, faute de mieux, y sont généralement hospitalisées.»
Ces 37 hommes et 23 femmes, dont l’âge varie de 25 à 68 ans, sont hébergés au sein de six maisonnées aux noms de fruits, de dix places chacune. Chacun dispose d’une chambre individuelle, d’une surface de 20m2, et de sa propre salle de bains avec douche. À ces lieux de repos privés s’ajoutent des locaux communs (une salle de restauration, une salle TV, etc.) et d’activités. Une salle polyvalente de 110m2 permet aussi de proposer des activités motrices aux résidents. Une cuisine éducative, un atelier esthétique, un espace de relaxation, une salle de travaux manuels, une autre de musicologie, une dernière d’informatique… «« Tout n’est pas encore en fonction, mais le sera d’ici quelques semaines. L’objectif étant, pour 2012, de proposer à chacun un planning d’activités personnalisé», poursuit le directeur en présentant l’espace vert où les résidents sont libres d’aller se promener.
Pas de traitement lourd
En seulement deux mois de fonctionnement, les changements d’attitude des résidents n’ont pas échappé aux quelque 80 agents travaillant au sein de la structure. «Bien sûr, les pathologies psychiatriques dont souffrent ces personnes sont toujours là, explique le docteur Hamid Acherouf, médecin généraliste rattaché à la MAS. Mais ici, nous ne prescrivons pas de traitement lourd. Notre souhait est de “dépsychiatriser” ces personnes, de les aider à retrouver une certaine autonomie via l’éducatif. Moi qui les soigne depuis longtemps, je sens une vraie différence. Au CHI, certains étaient irritables, grincheux. Sans traitement, ils n’étaient pas maîtrisables. La MAS les a complètement transformés; ils revivent. Tous ces changements ont été extrêmement bénéfiques sur leur mental. Sans compter que nous pouvons travailler davantage ici le lien avec les familles puisque nous disposons d’un studio d’accueil pour les familles; un espace préservé où elles peuvent rester le temps d’un week-end ou d’une après-midi.»
La construction d’une seconde MAS est d’ailleurs envisagée sur le Clermontois. Elle hébergera cette fois entre 40 et 50 résidents.
SYLVIE MOLINÈS
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