Ce qui m’a frappé en 2011, c’est la forte attractivité du Buzz planétaire, le poids des institutions et des lobbies, corrélé sans doute à la volatilité de l’opinion.
D’aucuns y verront une année des indignados. C’est juste une question d’échelle.
Face à cela, j’ai plutôt envie de m’interroger sur comment nous contribuons à ce désordre psychique.
Je contribue au Buzz planétaire en étant trop occupé par les multiples réseaux auxquels je participe. Et le fait que je passe beaucoup de temps à me tenir au courant de plein de choses m’interroge. Même si j’ai la faiblesse de croire que c’est une ultime défense contre le refuge inexorable de l’hyperspécialisation de notre société, de plus en plus technicienne.
Pourquoi me suis-je plongé dans l’affaire DSK mystère et boules de gommes, puisqu’à l’annonce de son « bug « du Sofitel mon premier réflexe aura été « bon débarras » !?
Pourquoi ai-je passé un temps fou à fouiner le dossier nucléaire, tant il est évident que l’accident de Fukushima est une alerte générale qui au fond ne fini par toucher que ceux qui étaient assez convaincus ?
Pourquoi ai-je passé tant d’heures à faire voter une motion sur l’éducation dans une structure politique (EELV) qui n’arrive pas à en faire une priorité et qui, sous couvert d’avoir des élus, passe des accords à la petite semaine avec un partenaire qui n’en a que cure ?
- Avons nous progressé dans notre capacité à entendre l’autre, l’étranger, celui que le film « Le Havre » de Kaurismäki montre par trop bien. Dans notre capacité à faire avec la diversité, base essentielle de la vie ?
- Comment pourrions-nous plus collectivement nous mettre d’accord sur ce qu’il convient de considérer comme important ? Car c’est bien de notre capacité à engendrer une intelligence partagée plus féconde qu’il s’agit. Et d’abord à nous entendre sur la nature des dossiers importants et leur tempo.
- Avons nous progressé dans notre capacité à nous extraire de la pieuvre Goldman Sachs ?
- Avons-nous progressé dans notre capacité à faire face à la finitude de tout, des richesses comme de notre existence, sans nous réfugier dans une nouvelle mouture de l’illusion du caractère illimité du progrès versus « nos capacités ». Le cancer du tout est possible guette partout, la gauche tout autant que la droite. J .C Michea le montre bien dans « son complexe d’Orphée ».
- Sommes-nous capable de reconnaître nos pouvoirs plus limités que nous le croyons, tant nous sommes pilotés par notre inconscient, contrairement à ce que certains philosophes en vue prétendent.
- Sommes-nous capable d’affronter les peurs dont Virilio dans son dernier livre montre qu’elles irriguent toutes nos sociétés ?
Si les Neuro-sciences révèlent qu’une tri fonctionnalité est partout présente ; à savoir une capacité de s’alerter en cas de danger, un désir d’entrer dans des relations affectives et un besoin de réajustement grâce au sommeil paradoxal. Quels sont ceux qui utilisent à bon escient ces trois fonctions ?
Au fond il n’est pas question de se leurrer, l’écart ne fait pas que se creuser entre les riches et les pauvres mais entre les hors du système et les hyper informés.
A quoi cela sert-il d’être hyper informé si ce n’est pas suffisamment partagé ?
J’en profite pour annoncer une bonne nouvelle : une forme de partenariat avec « Ouvertures, le temps du citoyen », 5000 abonnés,
Nous relayerons certaines de leurs chroniques et eux aussi.
Et que la triple pêche vous saisisse, tout au long de 2012 !