Emplois : le remarquable bilan de la droite

Publié le 29 décembre 2011 par Despasperdus

Les derniers jours de décembre sont propices aux bilans surtout à la veille d'une année électorale.

Dernièrement, il a été beaucoup question de chômage et de précarité sociale. Ne tombons pas dans la surenchère. Contrairement à beaucoup de blogueurs et de commentateurs, nous estimons qu'en matière d'emplois, le bilan de Nicolas Sarkozy et de son équipe est particulièrement remarquable.

Il faut savoir apprécier à leur juste valeur les données officielles et officieuses :

  • 900 000 chômeurs de plus depuis 2007
  • 3,5 millions de précaires;
  • 350 000 emplois industriels disparus depuis 2007.
  • Un emploi sur deux supprimé dans la fonction publique au titre de la RGPP
  • 4, 5 millions chômeurs auxquels il faudra ajouter probablement 500 000 de plus;
  • taux de chômage supérieur à 10 % de la population active...

Derrière tous ces chiffres, combien de vies brisées, de suicides, de divorces, d'enfants en échec scolaire, de pauvreté à perpétuité, soit autant de faits "humains" traités de façon très marginale et très superficielle par les médias dominants.

De plus, la classe politique n'aide pas à la compréhension de la logique d'une telle politique. Le débat politique se réduit à une bataille de chiffres entre le l'UMP, le MoDem, le FN et le PS pour remporter le prix de la compétence...

Et le plus consternant n'est pas celui que l'on croit parce que le chômage de masse participe d'une politique délibérée et voulue.

Au-delà de la communication officielle de la droite et des promesses, dans la continuité de la chiraquie, la sarkozie s'est évertuée à renforcer le patronat.

L'insécurité sociale et son cortège de drames empêchent les classes populaires et moyennes de revendiquer, ou si peu, de meilleures conditions de travail et de vie pour le plus grand profit de l'oligarchie.

Pourquoi Sarkozy priverait-il le Capital de l'arme du chantage au chômage en réduisant l'important réservoir de main d'œuvre ? [1]

D'autant que le pouvoir peut compter sur la complicité des médias dominants qui expurgeront ou maltraiteront la question sociale pour centrer le débat public sur l'immigration, la dette, la délinquance, la mondialisation...

Enfin, la droite bénéficie de l'aide involontaire du premier parti de gauche. Enfermé dans le discours de la compétence pour masquer sa soumission à l'idéologie néo-libérale et son renoncement à la lutte des classes, le PS a des propositions dignes de l'inspecteur gadget (emplois seniors-juniors) contre la précarité sociale. [2]



Notes

[1] Vous pensez qu'au soir du 7 mai 2007 la bande du Fouquet's trinquait à la perspective de réduction du chômage et des inégalités sociales ?

[2] On voit le résultat en Allemagne (agenda 2010-lois Haltz), en Espagne (chômage plus important qu'en France, retraite à 67 ans) ou en Grèce (régression sociale et alliance avec la droite et l’extrême droite)