Le bon vieux temps...
Je n’entends plus d’une oreille, ma narine droite est bouchée, j’ai la voix d’une vieille fumeuse asthmatique, je dois abandonner mes lentilles pour cause d’œil aussi rouge que les boules ornant le sapin. Bref, je suis malade.
J’ai donc passé les fêtes en jogging et binocles, avachie sur le canapé peinant à profiter du feu de cheminée, des petits fours et de cette fameuse forêt noire pour laquelle je m’étais donnée tant de mal (mes papilles gustatives en ont pris un coup)…
Et autant vous dire que question maquillage de réveillon, j’ai passé mon tour. Exit les paillettes (sans doute à l’origine de mes yeux larmoyants), exit le nouveau blush minéral, exit le rouge à lèvres de pin-up, exit tous les tutos dont je souhaitais m’inspirer…
Et ça fait une semaine que ça dure. Une semaine sans me maquiller. Et c’est dur. Les 2 premiers jours on se fait une raison, on reste de toute façon planquée sous la couette alors à quoi bon se tartiner la tronche si ce n’est pour laisser des traces indélébiles sur les drapes de môman. Mais au troisième jour, on se lève et la réalité éclate devant le miroir. Blanche, à la limite du teint de cadavre, je me suis fait peur. Pas de problème, j’ai dégainé le fond de teint. Après tout, ça ne pouvait pas me faire de mal. Mais la différence de teinte entre mon cou et mon visage était tellement flagrante que j’ai préféré tout enlever (c’était avant de me rendre compte que j’avais prévu un col roulé dans mes bagages)…
J’ai donc décidé de prendre mon mal en patience et de ne pas me maquiller le temps de guérir (Dieu, que c’est long, c’est pas beau de vieillir !). Me voilà donc à sortir sans maquillage, pas coiffée (aucun intérêt) et affublée de mes lunettes à monture écaille et verres triple foyers (la fameuse seconde paire à 1 €).
Le choc fut rude, je me suis sentie toute nue. Je ne passe pourtant pas des heures dans la salle de bain mais je me rends compte de l’importance de me sentir jolie vis-à-vis du regard des autres et ça passe par le maquillage.
Une question s’impose alors : pour qui se maquille-t-on ?
Pour soi ? Pour les autres ?
Il y a quelques jours je vous aurais répondu sans hésiter : Mais pour moi, voyons ! (oui j’avais un côté un peu revêche que la maladie a également mis K.O.) Aujourd’hui, j’ai légèrement revu mon jugement…
Car, certes, je me maquille pour moi car j’aime ça. J’aime la fantaisie que le maquillage procure, j’aime me sentir coquette, j’aime le changement que mes palettes me permettent.
Mais le maquillage me permet aussi de me sentir plus « forte » pour affronter le regard des autres. Un peu comme une petite carapace cosmétique. Bizarrement, je peux être plus « moi » avec du maquillage. Il ne s’agit pas de disparaitre derrière une épaisse couche de fond de teint, de correcteur et de fards à paupière, juste de mettre en valeur ses atouts et de cacher ses petits défauts. Un peu comme les fringues finalement ! Autant vous dire que j’ai hâte de replonger dans mes pots de crèmes !
Et vous, le maquillage : passion ou aversion ?!