On sait bien pourtant qu'une autre politique est possible sans que les nantis n'aient à se priver. Ce n'est pas moi qui le dit, mais La Tribune dans un article consacré à la privatisation de la santé :"Sachant que le ralentissement de la croissance entraîne celui de la masse salariale et donc des cotisations qui représentent les principales recettes de la Sécu, l'exécutif est en permanence à la recherche de mesures de rendement". Autrement dit, une approche keynésienne permettrait de relancer l'économie en embauchant, tant dans le privé que dans le public, ce qui élargirait l'assiette des cotisations, donnerait un sérieux coup de pouce au pouvoir d'achat, donc à la consommation... C'est le cercle vertueux d'une politique volontariste où la richesse profite à tous. Par exemple, les collectivités locales tellement décriées par Sarkozy et consorts, représentent chaque année 73% des investissements publics. Concrètement, cela signifie autant de chantiers, de travaux, de réhabilitations, pour des milliers d'artisans du bâtiment. Demandez-leur ce qu'ils pensent des réformes actuelles et des incidences qu'elles ont sur leurs chiffres d'affaires, quand ce n'est pas sur leur survie...
Parler de "réindustrialisation" est une chose, la mettre en oeuvre en est une autre. Chacun aura remarqué que là comme ailleurs, ce gouvernement s'agite à l'approche des élections : qui peut être berné ? D'autant qu'au-delà des paroles et des promesses, les mises coupes réglées de notre système de santé continuent... Pour preuve, ce cri d'alarme poussé aujourd'hui par le président de la Mutualité française, Etienne Caniard qui se dit "inquiet" pour le système de santé français, estimant que "tous les ingrédients étaient réunis" pour qu'il "explose à plus ou moins court terme".
Les candidats à la présidentielle doivent se positionner clairement sur toutes ces questions.