Great Expectations // Mini-series. Part 2 to 3.
Après une première partie convaincante et surtout plutôt bien gérée, il était temps de retouer Pip, et Miss Havishaw, et Estella pour un nouvel épisode londonien pour la plupart. On laissait Pip sur le chemin de Londres dans l’épisode précédent, quittant alors sa famille et tout ce qui resterait de ses amis et du monde qui l’avait fait naître. Pip est un bon personnage qui trouve enfin dans ce second épisode toute la classe dont il avait besoin. J’aime beaucoup ce que le personnage raconte, c’est fait avec beaucoup de candeur et de simplicité. L’histoire est là pour nous faire rêver à Noël et cela fonctionne même si au fond, l’histoire n’est pas aussi heureuse qu’on veuille le croire. Car le développement de la relation entre Pip et Estella ne se fait pas sans embuche. Bien au contraire, c’est assez rustre au début, et puis les premiers gestes, ou encore le premier baiser sur les lèvres de Pip encore vierges de toutes saveurs. D’ailleurs, ce premier baiser m’a fait penser à une publicité pour du parfum dans la manière dont c’était fait. J’ai trouvé ça beau mais un peu surfait à mon goût. Après, cela reste simplement mon avis.
Lorsqu'une série de circonstances exceptionnelles permet à Pip de recevoir l'éducation d'un gentilhomme et d'espérer entrer en possession d'une immense fortune (l'expression « grandes espérances » désigne une promesse d'héritage), le jeune homme y voit l'occasion rêvée de conquérir l'inaccessible Estella. Pip se rend donc à Londres et oublie ses anciens amis. Surtout, au fil des années, il renie le milieu modeste dont il est issu.
L’histoire de cette seconde partie permet donc de nous présenter Pip le gentleman qui a su se transformer au fil du temps, à Londres, en fréquentant des gens de haut distinction et en apprenant les bonnes manières. Il va également en apprendre un peu plus sur les gens qu’il fréquente, et notamment cet homme peu recommandable (on a toujours ce genre de personnages chez Dickens, et ils se ressemblent vraiment beaucoup). C’est sympathique, sans être folichon non plus, disons que dans le livre c’est bien mieux amené par l’histoire que par la série. Du coup… Les sentiments sont plus dans la retenue également, alors que dans la série c’est à mon sens trop exacerbé. On veut trop en faire avec Pip. Mais il y a de très bons moments malgré tout et des face à face qui ne trompent pas comme quand il va renier son monde, et notamment son père. On encore la scène assez touchante de l’enterrement de sa sœur, Pip découvrant que son père n’a pas réussi a poursuivre son entreprise de forgerie s ans lui…
C’est également une partie avec une âme différente, avec un Pip différent. Il est adolescent maintenant et comprend donc plus de choses. Les apparitions de Miss Havishaw m’ont beaucoup plu, il faut dire que le talent de Gillian Anderson n’est plus à prouver, en tout cas, je suis pleinement comblé par les scènes avec elle. C’est beau, et je ne sais pas, ce côté folie intérieur me plaît bien. C’est bien généré par une histoire qui pour ma pars me touche beaucoup. Forcément, au final, si vous aimez cette mini série je vous conseille vivement l’œuvre de Dickens qui est bien meilleure et surtout plus complète. Il manque quelques passages dans cette mini série qui sont certes pas utile au développement de l’histoire mais pas dénués d’intérêt pour autant. Au final, après une première partie très centrée sur des personnages enfants, on passe au cran supérieur avec l’adolescence de Pip. J’ai hâte de voir ce que la dernière partie va donner et surtout si l’adaptation sera à la hauteur. Je sais pertinemment que Great Expectations version BBC n’est pas parfaite, il manque des trucs en plus, et je pense qu’une mini série de 5 épisodes ou 6 aurait été plus propice au développement des personnages, même hors des livres. Mais bon, cela reste un très bon divertissement hivernal.
Note : 6.5/10. En bref, Pip devient grand, la mini série et son propos aussi. Adaptation toujours réussie.