Disponible depuis un peu plus d’un mois, le dernier Battlefield en date s’offre déjà un DLC. Attendu car annoncé avant le lancement du jeu, ce premier contenu rend hommage à quatre célèbres cartes présentes dans le second volet de la licence. Si les joueurs possédants l’édition limitée du titre n’ont pas à sortir une seconde fois la carte bancaire, ceux qui ont la version classique oui. Accessible contre une quinzaine d’euros, le premier DLC de Battlefield 3 ne prend pas les joueurs pour des vaches à laits : en plus de proposer un contenu assez consistant, le contenu permet de découvrir le jeu sous un nouvel angle. Test d’un DLC de qualité.
L’idée est simple : Back to Karkand propose de découvrir ou de redécouvrir les grandes cartes qui ont fait la renommée du deuxième volet de la série Battlefield. Un concept à double tranchant, les joueurs pouvant autant apprécier l’idée que la haïr tant on peut y voir de l’opportunisme. D’ailleurs ne nous voilons pas la face : le travail était à moitié mâché, DICE n’avais qu’à porter ses cartes sur le moteur Frostbite 2. Finalement qu’attendons nous réellement de ce DLC ? Des cartes simplement refaites ou bien une véritable re-visite ? Voyons ensemble ce qu’elles ont dans le ventre.
Back to Karkand
Ce DLC possède quatre cartes : la célèbre Frappe à Karkand (Strike at Karkand), la mythique Ile Wake (Wake Island) et les très sympathiques Golfe d’Oman (Gulf of Oman) et Péninsule de Sharqi (Sharqi Peninsula). Reconstruites et retravaillées pour l’occasion, ces cartes permettent de découvrir le titre sous un nouveau jour.
Frappe à Karkand plonge les joueurs au coeur d’une ville assiégée par deux armées au Moyen-Orient. Les ruelles sont nombreuses, les grandes rues laissent place aux chars et les toits sont facilement accessibles. Cette carte favorise le combat rapproché, ce qui donne une dynamique qui rappelle celle d’une Traversée de la Seine, l’aspect Moyen-Orient en plus. Bien construite, la carte impressionne : l’environnement est fidèle et les améliorations notables. Les murs tombent, l’action est soutenue, l’intensité parfaite.
Golfe d’Oman se déroule également dans une ville, cependant celle-ci est plus ouverte que Karkand qui se montre plus urbain. L’approche est différente, le combat plus varié. Tout le monde trouve sa place sur cette carte. Toujours au Moyen-Orient, la ville est découpée en plusieurs parties bien distinctes : il y a le désert au sud, des points plus éloignés, des grues et des bâtiments pour scruter la carte.
Dans la même trempe, Péninsule de Sharqi imite le Golfe d’Oman en modifiant cependant une donne : au lieu d’être dispersés, les points sont relativement proches. La ville est allongée, pour accéder aux points il est possible de passer par les grands espaces qui bordent la cité balnéaire. Un grand bâtiment surplombe toute la carte, idéal pour les tireurs d’élite.
Enfin, faut-il réellement présenter l’île Wake tant celle-ci est connu ? Jouable depuis le premier Battlefield (1942), rééditée maintes fois, la carte est devenu une incontournable. Basée dans le Pacifique, l’île est présente sous la forme d’un U. Plus travaillée que dans les anciens volets, la carte possède bien plus de cachettes et de bâtiments qu’auparavant. Entre les avions, les hélicos, les chars et les armées au sol, autant dire qu’on ne s’ennuie pas dessus. Petit regret : il n’est plus possible de débarquer sur l’île depuis un porte-avion.
Vous l’aurez compris, chaque carte apporte son eau au moulin. On joue vraiment d’une nouvelle manière avec ces nouveaux environnements.
Des armes en pagaille
En plus des cartes, DICE a cru bon de rajouter des extras à son DLC : on retrouve ainsi des armes supplémentaires, des véhicules et même un mode issu du second épisode.
Nommé Conquête en Assaut, le mode met en scène deux équipes qui doivent, comme dans le mode classique, chercher à posséder tous les drapeaux de la carte. L’unique différence réside dans le fait qu’une équipe commence forcément avec tous les points en sa possession, l’autre doit donc chercher à les reprendre. L’équipe qui défend ses drapeaux doit faire attention à ne pas les perdre puisque son nombre de réapparition est limité. Stratégique, intense et sacrément prenant, ce mode demande de la réflexion de la part des joueurs. Les fans du mode Ruée devraient apprécier cette variante puisqu’elle se rapproche de celui-ci dans l’idée.
Back to Karkand fait fort en ajoutant pas moins de trois véhicules, dix armes, dix succès et dix nouveaux grades. Du côté des armes, on retrouve le célèbre fusil d’assaut français, le FAMAS qui cartonne littéralement aujourd’hui sur le jeu tant elle assure sur le front et correspond au type de combat qu’offre les nouvelles cartes. Mise à part ça, en vrac pour les connaisseurs : il y a le L85A2, le PP-19, la MG36, le L96A1 ou encore le Jackhammer. Chaque classe a une nouvelle arme minimum, comme d’habitude chacune peut être personnalisée. Pour débloquer ces armes, il faut réussir des objectifs bien précis : tuer un certain nombre d’ennemi avec un type d’arme en particulier, tirer dans la tête des adversaires, jouer tant de temps sur une carte, réanimer les alliés. Une bonne façon de motiver les joueurs à jouer en équipe.
Enfin niveau véhicule nous avons le choix entre deux nouveaux engins terrestres et un aérien. Le chasseur F35B est pensé pour décoller rapidement. Les pistes étant souvent courte dans le DLC, c’est un plus non négligeable. Il est aussi puissant que les autres avions disponibles dans le jeu.
Le BTR-90 est un véhicule de transport blindé permettant d’emmener six passagers. S’ill est pratique pour transporter rapidement des troupes, il est aussi dangereux puisqu’il vous expose à perdre six hommes d’un coup si des des mines venaient à apparaître d’un coup sur votre chemin.
Le Desert Patrol Vehicule est une jeep qui se montre utile pour passer d’un point A à B rapidement. Trois passagers peuvent monter dessus. Il vaut mieux ne pas rester dedans pour prendre les points tant il explose rapidement. Ce véhicule est aussi rapide pour avancer que pour disparaître dans le fond.
Graphiquement parlant
Techniquement, c’est du Battlefield 3. Le moteur Frostbite 2 est toujours en pleine forme et semble même avoir été un peu amélioré pour l’occasion : le décors s’émiette un peu plus. Les célèbres cartes sont presque méconnaissables tant l’évolution graphique est notable. Bien sûr, DICE a respecté l’architecture des cartes, après une visite complète, on reprend ses repaires. Malheureusement l’aliasing est toujours aussi prononcé et le clipping parfois incessant. C’est bien l’unique revers de la médaille d’un moteur plus qu’efficace au combat. Musicalement, c’est tout simplement parfait : on s’y croirait presque.
Conclusion : 8.5/10
Back to Karkand est un DLC déjà incontournable et quasi indispensable. Les quatre cartes font extrêmement bien leurs boulots, les armes et véhicules en plus ajoutent du challenge puisqu’il faut les débloquer et la variante du mode Conquête issu de Battlefield 2 apporte un peu de sang neuf. Les cartes, sublimées par un moteur graphique explosif, permettent de découvrir le jeu sous un jour encore inconnu : on est plus immergés dans l’action, les décors s’écroulent plus souvent, la guerre bat vraiment son plein. Le résultat est impressionnant, mais dans le fond le travail était déjà mâché puisque ces cartes sont celles qui ont le plus marqué les joueurs dans l’avant dernier opus. Une valeur sûre, espérons cependant qu’ils n’abuseront pas en sortant des DLC à outrance.