Le brocoli à tête n’est pas mon légume préféré,
mais partageant mes repas avec une canadienne je ne peux rien dire.
Le marketing en a fait, en Amérique du Nord, un légume sacré, incontournable, une médecine, une déculpabilisation.
A la différence du chou-fleur ami de la muscade, sélectionné par des agronomes experts ("chou de Syrie" chez les arabes andalous, "chou de Chypre", ensuite porté à un niveau de bon légume par les italiens),
La brocoli garde une rudesse de goût qui évoque son origine, B. cretica, B. insularis, plantes sauvages de terres ingrates et de climats durs, odeurs de garrigues sèches.
Voici un mode de cuisson qui combine le goût fumé et le goût de brocoli en une saveur de ragoût mijoté, plaisante, non dépourvue d’élégance, qui rend le brocoli sympathique (la soupe de brocoli se fait avec des rognures de jambon fumé dans les Alpes italiennes).
Chauffer l’eau pour 1 tête de brocoli avec 2 cuillères à café de thé fumé Lapsang Souchong dans une infusette et du sel, sans hésiter, ce légume a été de tout temps cultivé par des peuples amateurs de sel, il est fait pour être salé.
Cuire le brocoli, jusqu’après al dente, un peu fondant.
Egoutter, servir chaud.