NEURO: Le cerveau des seniors n’est pas forcément plus lent! – Cognitive Psychology

Publié le 29 décembre 2011 par Santelog @santelog

Dans certaines situations ou pour certaines tâches, une personne de 70 ans peut avoir le même temps de réponse qu'un jeune de 25 ans. Tous les processus cognitifs ne déclinent pas avec l'âge, concluent ces différentes études menées à l'Ohio State University et publiée dans la revue Cognitive Psychology et le Journal of Experimental Psychology. Encore une fois, c'est la dimension « mémoire » qui a tendance à diminuer avec le vieillissement, mais encouragées, des personnes très âgées sont capables de prendre très rapidement une décision.


"Beaucoup de gens pensent qu'il est naturel que le cerveau des personnes âgées ralentisse avec le vieillissement, mais nous constatons que ce n'est pas toujours vrai", explique Roger Ratcliff, professeur de psychologie à l'Ohio State University et co-auteur de l'étude.


R. Ratcliff et ses collègues ont étudié les processus cognitifs et leur évolution avec le vieillissement, dans leur laboratoire pendant environ une décennie. Ils montrent que les personnes âgées, en bonne santé, pourraient être formées pour répondre plus rapidement à certaines prises de décision et leurs capacités cognitives ne sont pas si différentes de celles des jeunes adultes. Et, dans une nouvelle étude publiée en ligne ce mois-ci dans la revue Child Development, ils étendent leur recherche aux enfants et confirment que de très jeunes enfants ont des temps de réponse plus lents et avec moins de précision que les adultes, et le temps de réponse s'améliore lorsque les enfants grandissent.


Plus surprenant, les adultes plus âgés n'ont pas forcément un temps de traitement plus lent que les adultes plus jeunes. Les personnes âgées ne veulent pas faire d'erreurs ce qui les pousse à « ralentir ». C'est en fait plus une habitude mais si l'on parvient à les faire sortir de l'habitude, les plus âgés peuvent réagir tout aussi rapidement. Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion en utilisant un modèle développé par R. Ratcliff qui prend en compte à la fois le temps de réaction et la précision des participants dans des tâches accélérée.


·   Dans une expérience, les participants sont assis face à l'écran d'un ordinateur. Des astérisques apparaissent à l'écran et les participants doivent décider aussi rapidement que possible s'il y a un petit nombre (31 à 50) ou un nombre élevé (51 à 70) d'astérisques et appuyer sur une touche en fonction de leur réponse.


·   Dans une autre expérience, les participants voient à l'écran un enchaînement de lettres. Ils doivent décider si ces lettres sont un mot anglais ou non.


Les résultats montrent que les plus jeunes mettent plus longtemps à répondre et sont moins précis que les enfants plus âgés et les adultes et que les adultes plus âgés suivent une tendance différente : Lorsqu'ils sont encouragés à aller plus vite sur ces mêmes tests, la différence dans leurs temps de réponse par rapport à un collégien diminue considérablement. Selon les auteurs, la prise de décision rapide et précise peut rester intacte, même jusqu'à 85 et 90 ans. Dans une étude dans le Journal of Experimental Psychology, le même auteur, R. Ratcliff montre que c'est la précision de la "mémoire associative» qui décline avec le vieillissement.


Globalement, on peut rester optimiste sur les compétences cognitives des personnes âgées. Tous les processus cognitifs ne faiblissent pas au même rythme avec l'âge. Il y a des tâches cognitives que les personnes âgées font aussi bien que les jeunes, concluent les auteurs.


Sources : Cognitive Psychology Volume 63, Issue 4, December 2011, Pages 210-238 doi:10.1016/j.cogpsych.2011.08.001 Diffusion models of the flanker task: Discrete versus gradual attentional selection (Visuel Fotolia)


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