Après Vampire Weekend on continue dans la légèreté pop raffinée avec The Format, duo arizonien pas forcément d'actualité. Répudiés par Atlantic qui tentait de les faire rentrer dans leur moule après leur premier effort de qualité Interventions and lullabies, The Format leur lance à la gueule le plus beau des pieds de nez en double effet Kisscool: un blaze qui a lui seul dénonce le formatage ambiant, et surtout un simple disque bourré de tubes en puissance qui laisse à chacun le luxe de choisir le sien. Nate Ruess et Sam Means (soutenus il faut le dire par une vingtaine de musicos) réussissent le pari de chasser sur les terres des arrangements surréalistes de Queen, de les traiter au second degré et surtout d'éviter le ridicule. Et c'est ainsi que décomplexés, The Format nous embarque.
Là où Mika s'était aventuré sans vraiment prendre de risque, Nate Ruess ne parodie pas Freddy Mercury mais s'empare sans prétention de sa voix, de son style opéra rock populaire, de son registre cuivré et surtout de ses mélodies à tiroirs. Dog problem, titre éponyme, en est le plus bel exemple. Sur une ambiance cabaret, le rythme monte, descend, remonte et le visionnage du clip (génial!) donne pleinement conscience de l'humour et du côté festif de la chose. Je ne tomberai pas par la suite dans l'énumération des titres potentiellement tubulaires tant ils font légion. Je me contenterai cependant de préciser que tous méritent le détour, que ce soit pour leurs choeurs sirupeux, leurs ritournelles naïves ou leur optimisme extravaguant. A condition de jouer le jeu.
Ce disque à la pochette pop sucrée témoigne de bout en bout d'une folie radieuse et d'un plaisir non dissimulé. Plus extravaguant que Clap Your Hands et d'avantage ironique que The Thrills, The Format a le goût d'un milk-shake concocté par The Shins et Pele si vous vous en souvenez (notamment sur Snails). Dommage enfin que les guitares soient un peu à la traîne. Personne n'est parfait, et The Format, en rejetant le formatage, ne deviendra certainement pas un grand groupe mais possède ce qu'il faut pour vous filer la pêche pendant trois bons quart d'heure. Largement.
En bref: 12 titres bubble gum qui rebondissent sur les moustaches de Freddy Mercury et nous font passer un très agréable moment. ___
Le Myspace et surtout le site _
Immanquable, le clip de Dog problems et celui de Compromises, plus classique: