De nouveau j'ai regardé le documentaire de Yann le Masson "Kashima Paradise" réalisé en 1974 qui analyse au travers de deux projets industriels (une aciérie à Kashima et la construction de l’aéroport Narita ) la société japonaise et la lutte des opposants (paysans, étudiants, ouvriers) à ces projets, qui défigurent, polluent, asservissent.
La société japonaise est montré sous son entrelacs de»giri» ces dons entrecroisés qui obligent les deux parties et celui de la relation patriarcal qui de la famille à l'entreprise régit, par la soumission à la hiérarchie, les relations entre personnes. On y parle de Lutte de Classe ( oui ça existait) . A la relecture de ce documentaire, Fukushima, semble être le prolongement direct de Kasima, de Narita, de Minamata. Un goût amer de recommencement.
Le documentaire n’est que image, pas d'interviews, et les leaders de réunions (même en plan serré) n'ont pas de voix synchro, la bande son n'est que bruit d'ambiance, peu de musique et la belle voix off qui dit les commentaires (écrits par Chris Marker)
L'image, et les beaux cadres de Yann le Masson filmant à l'épaule avec son Eclair ACL, se suffit à elle même. Car ici l'image est parole.