Un article récent publié dans Obesity Reviews par un chercheur de l’Université de Harvard, éclaire toutefois la question d’un jour nouveau : son auteur, Miguel Alonso, défend en effet la thèse plus inattendue que se bouger, faire un peu de sport amène tout naturellement notre organisme à réclamer le « bon » mode d’alimentation ! Sur quelles constatations s’appuie-t-il ? Et si on remettait le monde à l’endroit ?
M. Miguel Alonso s’est attaché à aborder systématiquement l’obésité par l’autre versant. C’est-à-dire qu’ayant eu l’intuition qu’on pouvait tout bonnement inverser la problématique, pour « comprendre l'interaction entre l'exercice et une alimentation saine », il a entrepris de recueillir à partir de critères plus « holistiques » toutes les données existantes. Et là, surprise ! Les résultats concordent.
Que disent donc les différentes études épidémiologiques ? Leur analyse méthodique, premièrement, confirme que le corps, sollicité et tenu en éveil par l’exercice physique régulier, augmente sa sensibilité à l’équilibre physiologique ; deuxièmement, régule de lui-même notre appétit ; et troisièmement, agit efficacement sur « les réponses hédoniques aux stimulis alimentaires ».
Plus globalement : les faits indiquent que l’activité physique est à considérer comme un facilitateur majeur, en cela qu’elle améliore à la fois en profondeur le terrain métabolique et modifie durablement notre comportement alimentaire. Les deux, de toute évidence (corps/esprit), se renforçant mutuellement.
Cerveau : la réconciliation !
Indéniablement, toute activité physique régulière mobilise des processus cognitifs très spécifiques, localisés dans certaines zones de notre cerveau. Et, fait capital : des fonctions plus ou moins dormantes y sont alors réveillées, puis développées… Tous les examens neurologiques répertoriés, d’ailleurs, ayant ciblé ces fonctions le démontrent, puisque la pratique de l’exercice semble « booster » les scores obtenus aux tests alimentaires, et indiquent de façon concomitante un gain certain de matière grise ainsi qu’un accroissement des connexions préfrontales.
Autrement dit : le physique façonne le mental, lequel à son tour transforme le physique !
L’immense intérêt de cet important travail de synthèse effectué par M. Miguel Alonso, peut-être révolutionnaire, est par conséquent, qu’il contourne d’emblée l’obstacle psychologique aux dysfonctionnements alimentaires. Ses conclusions impliquent avant tout le psychisme !
Concrètement, notre cerveau, cet ami qui nous veut (vraiment) du bien – pour peu seulement qu’on lui envoie les bons messages physiques, prend réellement le contrôle de nos inhibitions, se charge de gérer notre fardeau en dehors de tout état d’âme, ce qui se traduit, médicalement parlant, par un fonctionnement optimal de nos aires préfrontales… et un changement complet de nos choix et de notre comportement alimentaires.
Mangeons-nous mal ? Mangeons-nous trop ? Cette étude répond : plutôt que de suivre nos faux amis, les régimes, nous précipiter dans le cycle éternel tentations/culpabilité, le salut passe par l’exercice physique, fions-nous d’abord à lui, et laissons-le stimuler nos fonctions de contrôle…
Source: Obesity Reviews, « The neurocognitive connection between physical activity and eating behavior » (30.11.2011)