Voici un appale à projets qui m’avait échappé – à vous peut-être aussi d’ailleurs…
L'information a été publiée le 16 septembre 2011 sur l’excellent site Calenda :
(Copyright : « Appel à projet de recherche : le genre et la culture », Appel d'offres, Calenda, publié le jeudi 12 mai 2011, http://calenda.revues.org/nouvelle19846.html )
Appel à projet de recherche du Département des études, de la prospective et des statistiques (Ministère de la Culture et de la Communication)
Le Département des études, de la prospective et des statistiques (ministère de la Culture et de la Communication) lance un appel à projet de recherche sur « le genre et la culture ». De nombreux travaux quantitatifs et qualitatifs ont accrédité l’importance de la variable genre dans l’explication des rapports à la culture, qu’il s’agisse de degré d’investissement dans les loisirs culturels, de composition des univers culturels, de choix de contenus et de modes de réception mais aussi de type de sociabilité générée, de représentation de la culture et des loisirs ou encore de construction de soi via la culture et les loisirs.
Problématiques
1. Différences de genre, fabrique du genre, pérennité et mutation des différences de genre
Univers féminin/univers masculin
La socialisation genrée
Permanence et mutations des différences de genre :
2. Le genre, la domination masculine et la légitimité culturelle
Le genre et la domination masculine
Le genre et la légitimité culturelle
La lecture ce cet appel d’offres (auquel il fallait répondre avant le 16 septembre 2011 – espérons que les chercheurs auront été nombreux à le faire et que leurs approches sont variées- ) constitue une intéressante mise au point sur ces questions qui hantent, comme on sait, La Cité des sens. Un seul exemple :
Le genre n’est pas en France une catégorie de l’action publique culturelle. C’est une catégorie d’analyse somme toute relativement récente et la faveur dont elle jouit actuellement ne doit pas faire croire qu’elle ait nécessairement modifié en profondeur le référent implicite de l’action publique : un individu sans genre. Le champ culturel, comme le champ éducatif, mais selon d’autres modalités, pose la question des politiques du genre, de la présence des filles et des femmes accrue au fil des générations dans les publics de la culture, à la place prise par les femmes dans les transmissions culturelles, ou à la forte présence des filles dans les écoles d’enseignements artistiques amateurs et dans les cursus professionnalisant tandis que se maintiennent des profils professionnels majoritairement masculins dans la plupart des professions culturelles et surtout artistiques.
Une politique du genre est-elle nécessaire ? Sur quoi peut elle être fondée ?
On peut voir dans l’inégale répartition genrée des publics de la culture un effet de nature ou de socialisation sans que ceux-ci nécessitent d’intervention. Pour qu’une différence devienne une inégalité, il faut qu'elle se traduise par un accès inégal entre ces individus différents, en raison de leur différence, à certaines ressources rares et valorisées : la différence de genre n’est pas
d’emblée une inégalité. Les individus peuvent vivre ensemble, « égaux mais différents » dans des sociétés, contemporaines et individualistes, marquées par une diminution des inégalités sociales et une recherche de différenciation entre les individus. La partie du courant féministe qualifiée de « différentialiste » entend ainsi souligner que les femmes peuvent être les égales des hommes sans être, pour autant, contraintes de renoncer à leur « féminité ».
Pour que l’intervention publique soit nécessaire il faut considérer les différences (d’accès, d’usages, etc.) liées au genre comme des inégalités, voire des injustices, comme on le fait en
matière d’origine sociale par exemple. La culture n’étant pas « obligatoire » comme l’instruction, la question de l’égalité des chances « culturelles » se pose-t-elle face au genre et comment ? Peut on penser une politique du genre, de quelle manière et sur quels objets : affirmativ action ? mixité affirmée ? analyse de la différenciation positive ? et pour quels bénéfices ?
Télécharger le texte complet de l’appel à projets Le genre et la culture.
Cet appel comporte, par ailleurs une bibliographie particulièrement riche qui comblera chercheurs et érudits, amoureux fervents et savants austères. Parmi ces très références bibliographiques figure, off course, la dernière synthèse en date sur la question élaborée par Olivier Donnat.
L’intérêt des femmes pour l’art et la culture est aujourd’hui supérieur à celui des hommes : elles sont plus nombreuses à privilégier les contenus culturels à la télévision ou dans la presse, lisent plus de livres, surtout quand il s’agit de fiction, ont une fréquentation des équipements culturels à la fois plus diversifiée et plus assidue et font preuve dans l’ensemble d’un engagement supérieur dans les activités artistiques amateur.
Cette situation, loin de traduire une prédilection séculaire (ou naturelle…) des femmes pour le beau et le sensible ou de refléter une partition immuable des rôles sexués au sein de l’espace des loisirs, est le résultat des profondes mutations sociales qu’a connues notre société depuis la fin des années 1960. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les comportements et consommations culturelles des femmes et des hommes à quarante ans de distance en se référant, quand les données le permettent, aux résultats de la première enquête sur les pratiques culturelles menée en 1973 : le renouvellement des générations a permis aux femmes de dépasser les hommes dans la plupart des domaines culturels, parfois d’autant plus facilement qu’une partie d’entre eux prenaient au même moment leurs distances à l’égard de certaines formes traditionnelles d’accès à l’art et à la culture.
Les femmes des générations nées à partir des années 1960 sont plus diplômées que leurs homologues masculins, avec une formation plus souvent littéraire ou artistique, elles sont plus nombreuses à occuper des emplois induisant un rapport privilégié aux loisirs culturels, et sont souvent dans l’espace domestique en charge de la (re)production du « désir » de culture auprès des enfants. Bref, autant d’éléments qui laissent penser que la féminisation des pratiques culturelles risque fort de se poursuivre, à mesure que les générations les plus anciennes – au sein desquelles les taux de pratiques culturelles des hommes sont en général supérieurs à ceux des femmes – vont disparaître.
À suivre, donc…
Télécharger le numéro 147 de Développement culturel : La féminisation des pratiques culturelles par Olivier Donnat.
A suivre, bien entendu…
Sur cette même question, La Cité des sens a déjà publié :
La différence des sexes est-elle soluble dans l'alcool ?
Un homme sur deux est un homme
L'égalité des sexes se lève aussi à l'Est.
Egalité entre hommes et femmes dans les métiers de la culture---
Question de genres ---
Diversité culturelle et stéréotypes sexistes ---
Le sexe faible dans la cour des grands ---
Du vivant spectacle de la domination masculine ---
Où il est mon deuxième sexe ? ---
Rois et Reine ---
T’as trouvé ça où ? ---
Question de genre ---
La chose artistique (4) ---
Bovary bat don Quichotte par KO debout ---
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