Toujours en droite ligne (pourquoi ne peut-on pas dire en gauche ligne bon sang de bonsoir !) de mon billet d’ il y a peu, dans lequel je tentais de faire passer le message selon lequel ce sont des petites choses bien concrètes qui font une popularité et une élection, ce que certains semblent ignorer, je vais m’indigner aujourd’hui de la hausse du prix du transport ferroviaire des particuliers (le fret, j’y connais que dalle).
Pour plusieurs raisons. D’abord, comme c’est souvent le cas, parce que ma compagne est concernée : elle prend le train tous les jours pour aller au boulot, et me raconte ses avanies, et je la trouve bien courageuse… Elle qui se lève si tôt, comme je l’admire. Moi, je pourrais pas.
Ensuite, je trouve cela révoltant car j’ai lu quelque part (attendez je recherche… ah voilà, c’est ici) que la Seuneuceufeu va verser un dividende record de 230 millions d’euros au titre de 2011.
Alors, si l’on met bout à bout sans le moindre discernement hautement technocratique propre à l’intelligentsia cheminote (je sais de quoi je parle…) :
- cette santé financière insolente par temps de crise
- la hausse qui a déjà eu lieu en début d’année, déjà supérieure à l’inflation, et déjà dénoncée comme telle, ce qui fait certes une augmentation de seulement 3,2 % au 3 janvier 2012, mais de 12% en quatre ans
- les grèves qu’il est d’usage de qualifier par les médias peu regardants de « grèves à répétition », que les associations d’usagers vont dans la foulée dénoncer sans le moindre discernement non plus, alors qu’elles ont parfois des raisons très précises et valables, et qu’elles sont honteusement instrumentalisées par la direction de l’autrefois compagnie PUBLIQUE de transports collectifs
- qui maintenant devient une société soumise aux lois du marché libre et non faussé
- sauf que les équipements sur lesquels roulent les compagnies ferroviaires privées ont été payés avec l’argent des contribuables et que maintenant que c ‘est rentable ils vont pouvoir faire des profits monstres (plus de détails ici, par exemple).
- comme ce fut le cas pour les autoroutes dont Minc va tirer profit personnellement sans que personne ne l’arrête… (Et surtout pas son pote). Même logique, même scandale.
- les transports publics, dont le train, font “partie des services de première nécessité, qui devraient être soumis à une logique de service public, et non d ‘intérêts privés, comme c’est à présent le cas, avec la concentration de la stratégie de développement de la SNCF sur le seul TGV, plus rentable effectivement car davantage utilisé par une clientèle plus aisée : qui a les moyens de payer 98,50 Euros pour un trajet Paris-Nancy alors qu’un plein de diesel (certes plus polluant) coûte au moins 20 euros de moins et peut emporter 4 autres personnes ? Cela se fait au détriment des petites lignes de province, et donc au plus grand mépris des orientations publiques qui devraient prendre en compte une logique d’aménagement du territoire, ce qui est de moins en moins le cas
- la politique tarifaire devrait prendre en compte également – et c’est là le rôle de l’État que d’intervenir, mais il en le fait pas, plus soucieux du moteur financier qu’environnemental) que l’usage des transports collectifs devrait être encouragé selon les objectifs du Grenelle de l’environnement”… s’il existait encore un peu.
- Les horaires de train viennent de subir de grands bouleversements dans le cadre du fameux changement de pas cadencé de notre jument à vapeur nationale … Il n’était donc peut-être pas opportun à si peu de temps d ‘intervalle de mécontenter les usagers, déjà bien malmenés par ailleurs…
- N’est-ce pas la crise pour eux aussi ? Entre les prix du gaz, de l’électricité, du carburant, des assurances, les franchises médicales, et tout et tout… (voir un état + détaillé ici), ça fait un peu beaucoup, non ?
Alors, prendrez-vous toujours le train ?
Sinon, il vous reste toujours une occasion : les billets d’occasion !:)