Pour en finir avec les mêlées simulées.

Publié le 04 mars 2008 par Ansolo

Les dernières journées du Top14 ont été marquées par plusieurs épisodes de mêlées non disputées (dites mêlées "simulées").

Cette règle répond à la volonté de protéger les joueurs de 1ère ligne, particulièrement exposés physiquement lors des mêlées. La réglementation impose aux équipes professionnelles de disposer d'au moins cinq joueurs expérimentés en 1ère ligne. En cas d'impossibilité pour une équipe d'aligner trois joueurs spécialisés à ce poste en cours de match (pour cause de blessures), les mêlées ne sont alors plus disputées : le ballon est talonné par l'équipe bénéficiant de la mêlée et il n'y a aucune poussée autorisée.

Du point de vu du jeu, cette situation empêche une équipe de prendre physiquement l'ascendant sur l'autre, les packs ne sont plus éprouvés par les phases statiques, le ballon n'est plus disputé pendant celles-ci, bref, on neutralise un moment important d'une partie de rugby.

Encore une fois, il s'agit de rappeler l'importance du risque physique encouru par un remplaçant qui ne serait pas préparé spécifiquement à occuper ce poste.

Malheureusement, comme souvent, la règle profite aussi (surtout ?) à certains entraîneurs qui en détournent l'esprit. Une mêlée chahutée peut coûter le match ou le point de bonus. Alors, on demande aux piliers de simuler...une blessure, afin de pouvoir simuler...les mêlées. Cela est d'autant plus facile que le règlement indique qu' "il n'est pas de la responsabilité de l'arbitre de déterminer l'aptitude ou la disponibilité des joueurs de 1ère ligne mais de la responsabilité des équipes" (règle du jeu n°3).

Autant dire que la porte est grande ouverte aux abus.

Devant la critique récurrente adressée aux tricheurs, la Fédération et la Ligue nationale de rugby ont enfin décidé de se pencher sur la question, et de réflechir à des moyens de faire en sorte que les équipes jouent le jeu : points de malus, modification du nombre de joueurs sur la feuille de match, interdiction aux joueurs "blessés" de disputer une rencontre la semaine suivante ou obligation pour l'équipe qui provoque les mêlées simulées de jouer à 14 la suite de la partie...

Cette dernière disposition est d'ailleurs à l'étude à l'IRB.

Ne nous leurrons pas, il n'y aura pas de recette miracle, et les entraineurs trouveront sans doute une parade quelconque aux dispositifs qui pourraient être adoptés...