Pourquoi EELV, se réclamant de l’écologie, veut-elle renouer avec d’anciennes politiques collectivistes, sans qu’il y ait de justification écologique?
Par Vladimir Vodarevski
Vraiment?
L’alliance des principaux partis écologistes français, Europe Écologie et Les Verts (EELV), vient d’entériner son projet 2012, pour l’élection présidentielle. Une proposition mise en exergue dans les médias est celle concernant la réduction du temps de travail. Une mesure bien éloignée de l’écologie, qui symbolise la question qui peut être posée à propos d’EELV: les partis écolos sont-ils écologistes?
Les propositions d’EELV sont de vieilles reprises éculées, qui ont fait montre de leur inefficacité, et ont été abandonnées. Pire, la voie choisie par EELV a un impact négatif sur l’environnement. L’écologie ne paraissant pas, finalement, le but des partis composant EELV.
De vieilles recettes déjà essayées et inefficaces
La réduction du temps de travail est l’exemple type de vieille recette inefficace. Elle a été appliquée en France, en Allemagne aussi, mais sous des modalités différentes. La France, ce sont les 35h généralisées. Ailleurs en Europe, c’est surtout le développement du temps partiel, très partiel parfois.
Le résultat sur le chômage, en France, est très mitigé. Pourtant, les études sont faites selon des critères favorables à la théorie de la réduction du temps de travail, puisque sont comptabilisés les emplois créés ou sauvés par les 35h. Alors que pourraient être évalués également les emplois détruits ou non créés à cause des 35h.
Mais, que ce soit les 35h ou le temps partiel, le résultat de cette politique est principalement la baisse de la rémunération, ou la modération. En France, les gagnants des 35h sont les cadres, qui ont gagné des jours de repos, et dont le salaire ne dépend pas du temps travaillé. En Allemagne, des emplois très peu payés ont été développés, augmentant la pauvreté et les inégalités.
Ensuite, le programme d’EELV milite pour le rachat de dette souveraine par la BCE. Tout en voulant réduire le déficit, mais à un rythme lent. Il ne va pas aussi loin que le programme d’Europe Ecologie aux européennes de 2009 qui prônait le financement des États par la BCE. EELV veut donner des gages de sérieux.
Malgré ce désir de sérieux, EELV reste du côté des politiques de la planche à billets. Ce n’est pas un hasard si c’est ainsi que cette politique est désignée: elle produit de l’inflation. Les politiques de la Fed et du gouvernement US, en faveur du crédit, qui est de la création monétaire, ont provoqué la crise actuelle.
Enfin, l’alliance EELV veut relancer l’économie en organisant une transformation forcée vers une industrie écologique. Une politique économique centralisée, décidée au niveau gouvernemental, un dirigisme qui rappelle celui de l’Union Soviétique. Dirigisme dont tout le monde connaît le résultat.
Une politique qui n’a rien d’écologique
Ce dirigisme a aussi créé des catastrophes écologiques, comme par exemple l’assèchement de la mer d’Aral. Dans une économie dirigiste, tout est décidé au sommet. Le plan doit ainsi être décliné. La remontée d’information est difficile. Toute critique pertinente se heurte à l’idéologie: ceux qui ont mis en place la politique ne veulent pas perdre la face, ou veulent continuer cette politique coûte que coûte car telle est leur idéologie. Dans un régime communiste par exemple, la critique mène à la prison, ou pire.
En matière de politique écologique, de telles dérives sont illustrées par la politique énergétique. Tirer de l’énergie à partir du vent est par exemple une idée séduisante, notamment du point de vue de l’indépendance énergétique. Cependant, en l’état actuelle des technologies, cela conduit à une forte augmentation des prix de l’énergie, qui pèse sur les plus démunis, et à une forte augmentation de la pollution. Les éoliennes ne pouvant fonctionner par vent trop faible ou trop fort, ils faut prévoir des centrales de substitution, rapides à mettre en marche. Ce sont donc des énergies fossiles qui sont utilisées, fioul ou gaz. Ce qui augmente la demande d’énergie fossile, et favorise l’exploitation des sables bitumeux, et du gaz de schiste.
Au contraire, le mécanisme de l’économie de marché permet des solutions plus écologiques. Par exemple, l’augmentation du prix des carburants, ainsi que simplement le souci environnemental, ont provoqué des recherches pour la diminution de la consommation des véhicules. Les voies explorées sont diverses et très inventives. Ce sont par exemple les véhicules hybrides, ou des recherches sur des algues, produisant du carburant en consommant du CO2.
Un parti écologique, qui rechercherait l’efficacité en matière de protection de l’environnement, de manière pragmatique, sans idéologie, devrait donc être favorable à l’économie de marché, qui est plus efficace en la matière, plutôt que le dirigisme idéologique.
L’écologie est-elle un objectif?
Le projet d’EELV est donc marqué par des politiques ultra-dirigistes, qui ont précédemment non seulement échoué, mais qui ont pu avoir des effets néfastes sur l’environnement. La question se pose donc: pourquoi un groupement de partis, se réclamant de l’écologie, veut-il ainsi renouer avec ces anciennes politiques, sans qu’il y ait de justification écologique?
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