Paris romantique: cinq suggestions

Publié le 28 décembre 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Un des grands lieux communs de l’Occident est l’identification de Paris avec la ville de l’amour par excellence. La charmante tombe néogothique des tragiques et calamiteux Héloïse et Abélard, finalement ensemble comme pour prouver que l’amour, en effet, peut d’avantage que la mort, dans le mythique cimetière du Père Lachaise (http://www.pere-lachaise.com/) n’est peut être pas le pire des points de départ pour un parcours romantique alternatif dans la ville. En fin de compte, même si elle s’est vue progressivement éclipsée avec le temps par ce qu’elle ne s’ajustait pas bien avec l’idéal d’amour courtois qui s’imposait alors dans la littérature, leur histoire a été une des grandes histoires d’amour du Moyen Âge en Occident et a donné lieu non seulement à une série extraordinaire de chansons goliardes mais aussi à une des plus grandes correspondances épistolaires d’amour de tous les temps.

De là on peut prendre le métro, lieu de surprenants et hasardeuses rencontres galantes gouvernées par les lois du monde underground longuement et brillamment documentées par la musique, la littérature et le cinéma, et se diriger au Boulevard St-Germain pour y chercher rue de Buci, la petite mansarde que Thédore de Banville avait meublé pour qu’elle serve à la fois de logement à Rimbaud adolescent et de lieu de rencontre avec Paul Verlaine, couple par excellence de la littérature décadente, obstiné à déclarer que la vraie vie est absente et qu’il faut donc réinventer l’amour.

Cette même idée de la réinvention de l’amour peut nous emmener à pied de là aux évocateurs et mélancoliques jardins du pavillon de deux étages du numéro 20 de la rue Jacob qui a été la résidence de Natalie Clifford Barney, témoin privilégié non seulement de la création d’un des salons littéraires les plus importants du Paris d’entre-guerre, caractérisé en plus par sa volonté féministe et la prédominance des femmes écrivain, et également des amours abyssales et délicats comme celui de Barney avec Dorothy Wilde, nièce de l’admirable écrivain irlandais, qui comme sa nièce, est mort par amour.

Les pont de la Seine, particulièrement le Pont des Arts et le Pont Neuf, ne sont pas trop loin et pourraient bien être notre prochain arrêt. On peut y voir les bateaux mouche romantiques qui évoquent inévitablement la mémoire de L´Atalante de Jean Vigo (une des plus grandes histoires d’amour du cinéma).

Et finalement, pendant la nuit, rien de mieux pour des amants que de retourner au Quartier Latin pour danser dans la douce et intime obscurité de la légendaire caverne de jazz La Huchette, qui vient d’avoir 60 ans.

Paul Oilzum