L’english touch’ du petit écran britannique marche très bien à l’international ces derniers temps, et la sensation MISFITS n’a pas fini de nous étonner. Pour autant, cette troisième année marque un tournant. Évolution ou révolution?
MISFITS n’a jamais fait dans le délicat. Dès les premiers épisodes, on notait des histoires rapides, nerveuses, dans un contexte fantastique (superpouvoirs…) et une économie relative (décor quasi unique, casting réduit). Et ça marche. Moderne, drôle et peu consensuel (on y parle cul et chemise sans sourciller, on charcute le moindre quidam sans s’inquiéter..), MISFITS marquait le réveil du petit écran outre Manche, tout comme SHERLOCK ou DEATH SET (et quelques autres). Cette troisième année démarre mal, avec le départ de Nathan, négocié via un court métrage offert en ligne, où le héros se retrouve en prison à Las Vegas. On le range dans un coin… Il faut avouer que la deuxième saison, se terminant sur une redistribution des pouvoirs de chacun (une méthode assez radicale, mais il faut avouer surprenante et excitante), laissait le champ libre à pas mal de choses..
La troisième année du show est donc un redémarrage en règle. Le timide Simon prend la place de leader, alors que des seconds rôles commencent à exister (le dealer de pouvoir..). Nos quatre MISFITS de base, de retour aux travaux d’intérêts généraux, sont rejoints par un nouveau condamné, le surexcité Rudy, non sans rappeler Nathan mais…ça fonctionne. Ce dernier ayant le don de se dédoubler, avec 2 personnalités différentes, laisse la place à de nombreux quiproquos. Pour le reste, MISFITS joue la montre, et livre toujours autant d’épisodes forts (l’un d’eux jouant le voyage dans le temps pour tuer Hitler, non sans conséquence..), mais assez vide sur la longueur. Les personnages n’évoluent pas, ou peu, et les scénaristes ne trouvent rien de mieux qu’une fin de saison explosive pour compenser. Assez frustrant, malgré quelques belles idées.
La quatrième année, confirmée, devra donc revoir le ton de la série, avec beaucoup de nouveautés à venir, et on espère le retour d’une partie du casting original. Après avoir quelque peu tournée en rond, la série doit se retrouver un mode opératoire pour continuer à être leader sur sa génération… A suivre l’an prochain.