Gilles Rochier rebobine la cassette d’un drame… social
TMLP (Ta mère la pute) est un acronyme qui symbolise l’ambiance pesante qui règne dans ces cités où certaines mères doivent recourir à la prostitution afin de boucler les fins de mois difficiles. Le sujet est bien évidemment tabou parmi les habitants des quartiers et si tout le monde est au courant, personne n’en parle…
Né en 1968, Gilles Rochier est l’un des premiers pensionnaires de ces banlieues parisiennes qui virent le jour début des années 70. C’est par petites touches qu’il revient sur certains passages de son enfance. Partageant des bribes du quotidien de mômes pas forcément méchants, il revient sur le contexte d’un drame qui a marqué sa jeunesse. Des parties de foot sur les terrains vagues des cités aux vols à la supérette locale, en passant par quelques bastons, l’auteur pointe du doigt des petits riens insignifiants du quotidien de ces jeunes banlieusards. Au fil des pages et des quatre cents coups, la tension qui règne devient néanmoins palpable. Une atmosphère pesante, capable de transformer une querelle anodine autour d’une cassette audio en une tragédie qui poussera Gilles Rochier à produire ce one-shot.
Visuellement, cet album n’a rien de chatoyant. Le dessin ne cherche jamais à séduire, mais va à l’essentiel, tout comme cette colorisation peu reluisante, qui oscille entre un gris couleur béton et un marron boueux. Un graphisme sans fioritures qui colle parfaitement au sujet.
Un très bon one-shot, que vous pouvez également retrouver dans mon best of de la sélection officielle du Festival d’Angoulême 2012 !
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