Nous ne sommes plus tous égaux face aux hémorroïdes:

Quatre vingt.

80 médicaments sont depuis le 1 er décembre dernier déremboursés.

Cette liste regroupe des thérapeutiques très différentes (AINS,biphosphonates, antiparkinsoniens,..traitement local antihémorroïdaire en crème et suppo).

Dans le lot, on retrouve des recalés déjà aux oubliettes de la pharmacopée...mais on reconnait aussi des habitués des ordonnances ...dommage pour les malades.

Depuis plus de 10 ans, nombre de médicaments ont été déremboursés.

Le déremboursement n'est pas sans effet : sur le coût du médicament (explosion du prix), les économies pas toujours au rdv du fait de dérives de prescriptions vers d'autres thérapeutiques plus coûteuses. 

La question a été étudiée de façon très précise dans un note de l'IRDES (institut de recherche et de documentation de la santé) : "Le déremboursement des médicaments en France de 2002 à 2011: éléments d'évaluation.

La question s'est posé hier matin en consultation.

Une patiente se présente pour une poussée hémoroïdaire. Elle a mal.

Un traitement médical est suffisant et cela ne nécessite pas autre chose.

Après inventaire précis de l'ensemble des thérapeutiques indiquées (per os et local listés dans le Vidal) ...

Plus aucun médicament n'est remboursable dans son cas. Aucun

Ni les veinotoniques, ni les suppositoires, ni les crèmes locales.

Si j'ose dire, on s'assoit sur la prise en charge.

Le traitement de la poussée hémorroidaire commune est maintenant une pathologie de confort qui  laisse les malades sans ressource avec ou sans CMU dans l'obligation de mettre la main à la poche.

Nous ne sommes pas tous égaux face aux hémorroïdes.

Cela peut paraître risible mais c'est la réalité médicale d'aujourd'hui.

(photo: extrait Précis de consultation médicale de L. Testut : 1922)