Ces douze derniers mois sont sortis des centaines et des centaines de disques différents, dont on a pris le temps d'écouter qu'une partie. Exercice traditionnel de la fin d'année, voici le classement des 50 albums qui m'ont le plus accompagné tout 2011 (pas des meilleurs donc), avec sans surprise une forte dominante pop-rock. On ne se refait pas.
Bonne écoute,
KidB
James Blake
Justice avait explosé en remixant Simian. James Blake lui s'est imposé en sublimant une chanson de Feist "Limit to your love". La mélodie au piano est entêtante offrant une parfaite introduction à l'univers vaporeux et fragile du Britannique âgé de 23 ans. Fantomatique, emprunte de soul et de jazz, l'électronique du jeune homme tourne le dos au dancefloor pour aller vers l'émotion, laissant la part belle aux claviers, aux silences et aux voix trafiquées. Les machines sont domptées, en lien direct avec le coeur.
Within and Without
Electronique encore avec l'Américain Ernest Greene alias Washed Out, mais cette fois sur une pente plus chill et sensuelle, comme le suggère la pochette de l'album Within and Without. Les rythmiques et boucles répétitives dessinent un univers solaire, véritable invitation à la danse d'un dimanche après-midi plutôt qu'un samedi soir. Le tout est teinté d'une légère touche psychédélique. Entêtant à souhait.
Underneath The Pine
Avec Memory Tapes et Washed Out qui le précède dans ce classement, l'Américain Chaz Bundick alias Toro y Moi fait figure de bidouilleur surdoué. Egalement apparentée au mouvement chillwave, sa musique électronique prend des atours mélodique et sensuel particulièrement efficaces sur ce deuxième album studio Underneath The Pine. Si la pochette du disque a quelque chose de la faute de goût, les morceaux, eux, à l'inverse, délaissent le kitsch un peu toc pour une sensibilité planante et soul. Une belle découverte.
Paru en tout début d'année et chroniqué ici-même, l'album de Salem fait encore figure aujourd'hui d'énigme mystérieuse dont on aurait pas vraiment trouvé la solution. King Night mêle de manière très singulière électronique planante et rythmique hip-hop sur fond de chant déformé au vocoder. Le plus étrange finalement, c'est que la formule prend et donne une revigorante potion magique goûtée nulle part ailleurs. Une sorte de M83 qui aurait viré au cauchemar. Un disque qui de "Asia" à "Trapdoor" nous hante littéralement.
Soft Moon
Les Américains de The Soft Moon ont incarné cette année, au côté de leurs brillants compatriotes de Crystal Stilts, la mise à jour la plus convaincante d'un post-punk intense et sombre à souhait dans la difficile lignée de Suicide et de Joy Division. Distorsions de guitare, chant grave et profond, rythmiques diaboliques... Rien ne manque à la panoplie sans joie donc de la bande des quatre de San Francisco. Dès "Breathe the fire" en ouverture, on est happé par la noirceur, qui jusq'au bout maintiendra sa délicieuse étreinte.