Législatives sous le signe de l'économie! Jose Luis Zapatero sort vainqueur du second débat électoral
Le président du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, est sorti vainqueur du second débat télévisé qui l'opposait au chef de l'opposition conservatrice Mariano Rajoy, selon les sondages.
Zapatero, dont le Parti socialiste a un avantage de 4% dans les intentions de vote sur le Parti populaire de Rajoy avant les législatives du 9 mars, a axé sa campagne sur son bilan économique.
C'est sur ce point que Rajoy avait choisi de l'attaquer, à la suite d'annonces pessimistes sur l'économie espagnole.
"Vous essayez de tromper les Espagnols", a riposté Zapatero. "Vous ne vous souciez de l'économie que depuis quelques semaines. Vous les trompez, vous ne vous souciez pas de l'économie."
Selon une étude diffusée par la chaîne de télévision Cuatro, 50,8% des sondés estimaient que le débat avait été remporté par Zapatero, contre 29% pour Rajoy. Pour la chaîne La Sexta, Zapatero remportait un score de 49,2% contre 29,8% pour son adversaire.
SOUTIEN SANS CONDITIONS
Rajoy a poursuivi ses attaques sur l'économie, le principal sujet de campagne depuis le brutal ralentissement de l'activité, la hausse du chômage et le niveau record atteint en février par l'inflation, à 4,4%.
"Une majorité d'Espagnols vivent une période difficile", a affirmé Rajoy. "Quand nous parlons de prix, nous parlons de la vie des gens. La situation des familles aujourd'hui est pire qu'il y a quatre ans."
Le président du gouvernement a attribué le ralentissement de l'économie à des facteurs externes et assuré qu'il serait atténué par les excédents budgétaires espagnols.
Selon certains économistes, la croissance espagnole pourrait se limiter à 2% cette année, contre 3,5% en 2007.
Rajoy a par ailleurs accusé son rival d'avoir persisté dans des politiques vouées à l'échec, notamment dans sa tentative de résolution du conflit avec le groupe séparatiste basque ETA.
Zapatero a promis que quel que soit le résultat des législatives, il soutiendrait sans conditions l'action du prochain gouvernement vis-à-vis d'ETA, et mis son opposant au défi d'en faire autant.
"Quelque soit le résultat des élections, je soutiendrai le gouvernement s'il souhaite en finir avec l'ETA", a répliqué Rajoy. "Je soutiendrai un gouvernement qui veut vaincre l'ETA, et non négocier avec ses membres."
Joe Ortiz et Emma Pinedo, version française Gregory Schwartz