Lettre à ceux de mes amis qui hésitent entre Mélenchon et Joly !

C'est un constat que j'ai fait depuis quelques temps chez un grand nombre d'entre vous, mes amis, alors que tout, vos convictions politiques, votre environnement, votre passé, devrait vous porter naturellement vers la candidature Mélenchon, ce que d'ailleurs la plupart d'entre vous proclamaient il y a encore quelques mois, voilà que beaucoup se prennent à hésiter et trouvent de l'intérêt dans la candidature Joly.

Il faut dire que la dame a de quoi séduire. Son passé de juge anticorruption, solitaire et tenace, plaide pour elle. Sa posture actuelle, ensuite, solide comme un roc face aux coups et aux trahisons portés par ceux-là mêmes qui sont censés la soutenir. Elle est intègre, elle a des convictions. Les attaques puantes qu'elle a subies de la droite et de l'extrême-droite contre son accent la rendent éminemment sympathique. Quand on est de gauche, acquis à certaines valeurs d'équité et de partage, Mme Joly a de quoi séduire, et ce d'autant plus que le sieur Mélenchon peut en rebuter quelques-uns par son côté bravache et ses sempiternelles rodomontades envers les journalistes.

Mais ce serait une erreur que de s'arrêter à ce constat d'une personnalité attachante et attrayante pour déterminer son vote. Ce serait surtout tomber dans le piège de la cinquième République qui veut que l'on choisisse un homme (ou une femme) au détriment bien souvent des idées et des convictions. Si tel n'avait pas été le cas, il est fort probable que ni Chirac, ni Sarkozy n'auraient pas été élus.

Mes amis, parmi les choses qui nous rassemblent, il y a cette conviction profonde que le libéralisme économique nous mène droit dans le mur. Il y a surtout eu ce moment formidable qu'a été le référendum de 2005 et qui nous a réuni dans la volonté de faire triompher le refus d'une Europe acquise aux marchés.

Or, que représente politiquement Mme Joly ? Elle est la candidate d'Europe-écologie Les Verts, c'est à dire d'une formation politique qui avait approuvé le traité constitutiionnel européen, qui a voté à Strasbourg la ratification du traité de Lisbonne qui trahissait le vote des Français. Surtout, la présence de Mme Joly à la tête d'une formation de gauche doit peut-être beaucoup aux convictions écologistes de la candidate, mais surtout beaucoup au hasard : avant de se lancer en politique, il faut se souvenir que c'est d'abord vers François Bayrou qu'elle s'est tourné. Le même François Bayrou que beaucoup d'entre nous considérons comme un faux nez de la droite et qui n'est qu'une version soft du libéralisme.

Alors, mes amis, certes Mme Joly peut plaire, peut séduire. Certes Jean-Luc Mélenchon peut agacer. Mais, le 22 avril 2012, ce qu'il faudra bien avoir en tête, c'est qu'il s'agira de faire un vote politique, en fonction d'idées et de convictions. Toute autre considération qui rentrerait dans notre choix pourrait nous induire en erreur.

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