Les illuminations de la rue Serpenoise
Noël est maintenant derrière nous, c’est donc le moment de faire un bilan des marchés de Noël et de l’animation dans notre ville cassée de partout.
Ce millésime restera sans doute comme l’un des plus tristes depuis le lancement des marchés messins au milieu des années 90. Jusque là, Metz innovait régulièrement , montant en puissance et bombant le torse face à sa voisine et rivale strasbourgeoise dont elle encore loin pourtant.
On pourrait vous parler de la qualité des exposants et des objets parfois d’une confondante laideur mis en vente dans les chalets (ces affreux dragons effrayants en plastique noir par exemple…) , du manque cruel de chalets tournant autour du thème de Noël (même le grand chalet place Saint Jacques a diminué son choix) , de l’absence remarquée des artisans et des produits locaux (quid des boules de Meisenthal, des émaux de Longwy ou de la mirabelle) mais tout a déjà été dit car ces tares ne datent pas de cette année.
Pour un peu de magie, vous pouviez visiter Courcelles Etincelles début décembre
Par contre, Metz a démontré cette année tout le fossé qui lui reste encore à parcourir pour faire d’un évènement commercial un évènement avec un peu d’âme. Sans doute suis-je un indécrottable romantique mais quelle différence entre l’ambiance festive , bon enfant du marché de Trêves (pourtant assez jeune aussi) et l’ambiance triste des marches messins ! pas d’animation sur les marchés (on aimerait entendre des groupes de musiques , des chants de Noël…) , peu de décoration (la place St Louis donnait plus envie de se jeter sous les roues d’une pelleteuse ,bien plus présente en ville que la magie de Noël) ; pas de grand chalet pour accueillir les badauds désirant boire un verre à l’abri, comme c’est le cas à Trêves.
Et surtout…quel manque d’imagination…on reconnait bien là l’esprit un brin cartésien des messins. Qu’on se le dise : à Metz , on ne fait pas des marchés de Noël pour faire plaisir, on le fait pour faire marcher le commerce. C’est une évidence dans toutes les villes, je ne suis pas non plus totalement naïf, mais à Metz on l’assume plus qu’ailleurs sans doute…oui, notre belle ville en temps normal, (c’est à dire avant 2008) était une jolie ville à Noël, là, comme à peu près tout depuis que la gauche bobotisante a pris le pouvoir, Noël a perdu son charme ; on retrouve jusque dans les décorations de Noël cette emmerdante tendance qu’ont nos édiles à vouloir faire du moderne à tout prix.
Combien de personnes ai-je entendu dire que la rue Serpenoise était hideuse ! de nuit, ça ne ressemble pas à grand chose et surtout pas à des décorations de Noël, de jour cet enchevêtrement de fils et de tubes est tout bonnement grossier. Et que dire de cette décoration installée square Mangin dont on pourait croire qu’elle est une araignée géante placée là pour Halloween…quant au sapin place de la gare , on l’a abattu il y a quelques semaine dans ses Vosges d’origine , mais sans doute était-il mort avant même le petit Grégory…
Quand j’étais petit, on venait avec mes parents de ma Moselle-Est natale et j’étais émerveillé par le sapin géant de la place Mondon, par les personnages de Disney sous la porte Serpenoise, par les Père Noël lumineux , toutes ces décorations qui évoquait vraiment les fêtes. Je doute que les enfants d’aujourd’hui soient réellement sous le charme de ces décorations futuristes et comme tout ce qui est futuriste, bientôt déjà obsolètes.
C’est peut-être là une dérive propre à notre époque , il n’est plus de bon ton de rêver, de faire rêver, ou d’assumer le côté kitsch de Noël qui en est aussi l’essence. On fait des sapins noirs, en plastique, dont on change les boules chaque année selon la mode…on entend souvent dire que Noël est juste une fête consumériste ; je pense que Noël , c’est ce que nous en faisons. Et à priori, Metz a décidé de ne rien en faire de beau.
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