Qu’est ce qu’une Médina ? Qu’est ce qu’un Riad ?

Antique terre d’accueil et de rencontres, le Maroc fait face à un important afflux de touristes ; les raisons sont aussi nombreuses que logiques. En voici deux.

Définition d’une médina

Casablanca, Chefchaouen, Essaouira, Fès, Marrakech, Meknès, Oujda, Rabat, Salé, Tanger, Tétouan, toutes ces villes marocaines ont un point commun : leur médina. C’est là où il faut aller lorsque l’on visite une ville marocaine.

Une médina désigne la partie ancienne d’une ville par opposition aux quartiers modernes de type européen. Les remparts sont, originellement, là pour protéger la ville des envahisseurs.  Généralement, une grande partie d’une médina est occupée par les souks.

Fès ,deuxième plus grande ville du Maroc après Casablanca, possède, en son cœur, la plus vieille et grande médina du monde. Cet exemple modèle de ville orientale est placé sous la protection de l’UNESCO ; elle est inchangée depuis le XIIe siècle. Le bleu profond de ses céramiques est l’un des symboles de Fès.

La médina de Marrakech est aussi une des plus vastes médinas du Maroc et la plus peuplée d’Afrique du Nord. Son raffinement et sa spécificité urbanistique découlent, directement, de la virginité totale du terrain sur lequel elle fut érigée au XIe siècle.

Définition d’un riad

Le Royaume chérifien possède un autre trésor : son habitat traditionnel et surtout, les riads, ces demeures anciennes articulées autour d’une cour centrale, véritables joyaux cachés derrières les murs de la médina.  Menacés par la ruine du fait du départ des populations aisées vers les nouveaux quartiers modernes, ces riads bénéficient depuis les années 1990 d’un regain d’intérêt dû à la volonté d’une sauvegarde du patrimoine et à un développement touristique. C’est pourquoi nombre d’entre eux ont été reconvertis en restaurants, maison d’hôtes, hôtels de charme ou résidence privée. Enfin, un nombre croissant de riads sont rachetés par des occidentaux qui en font leur résidence secondaire.

Ces maisons traditionnelles marocaines ont généré de profondes transformations sociologiques au sein des médinas et plus particulièrement, celle de Marrakech, où le prix du m² a atteint des sommets. Ainsi, un nombre  croissant de modestes ménages marrakchis se voit poussé par la spéculation à « s’exiler » en dehors des remparts. Au lieu d’assister à une muséification de la médina, le succès touristique croissant de Marrakech a, durablement, revigoré le nombre de jeunes au sein de ses dédales. Ainsi, il semblerait que plus de 40.000 artisans y travaillent, répartis dans les différents quartiers thématiques.

Abus de langage

Attention, par extension abusive et dans une optique commerciale, le terme « riad » a été associé à d’autres types d’habitations au Maroc. Celles-ci peuvent être situées en dehors des anciennes villes (medina) et ne pas disposer de patio intérieur avec jardin. Riad devient ainsi un adjectif qui qualifie une habitation quelconque qui reprend certains éléments de l’architecture ou de la décoration des authentiques riads des medinas. On parle ainsi de « villa riad », « dar riad », « kasbah riad » et même « hôtel riad »

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