Maquette du Stade d'Evry, le projet le plus champêtre
Evry et Thiais-Orly sont les deux derniers candidats retenus pour la construction du Grand Stade de rugby d’environ 80.000 places prévu en 2017 en région parisienne. Mais au-delà de ce match entre deux villes du sud de l’agglomération parisienne, d’où provient le choix de la Fédération Française de Rugby de lancer ce projet de stade ? Le Stade de France est-il obsolète, et vraiment trop peu rentable ?
Il semble assez probable que le projet de grand stade se concrétise. La sélection par la FFR de deux sites, à Thiais-Orly (Val-de-Marne) et Ris-Orangis (Essonne), susceptibles d’accueillir la nouvelle enceinte, entre clairement dans cette logique d’autonomie. Sauf revirement, ces deux candidatures seront départagées d’ici fin juin 2012. Ce choix politique se concrétisera avec le choix final de l’implantation dans le premier semestre 2012, puis la désignation du constructeur dans le dernier trimestre. D’un montant total de 600 millions d’euros, ce stade moderne, équipé d’un toit rétractable et d’une pelouse amovible, sera financé par la FFR à hauteur de 250 Millions d’euros) appuyée par des investisseurs privés.
Des raisons objectives pour construire le stade
Le projet de Thiais Orly, plus urbain
Grâce à ce projet, lancé en avril 2011, la FFR veut s’émanciper du Stade de France, où le XV de France dispute ses matches internationaux à domicile depuis 1998, et certains tests-matches en novembre, dans le cadre d’une convention, jugée trop coûteuse, qui s’achève en 2013. Sans parler de manque à gagner, “on estime que 178 millions d’euros qui ne sont pas allés au développement du rugby français entre 1998 et 2008″, confie le responsable du projet, l’ancien arrière du XV de France Serge Blanco. La FFR loue pour 400.000 euros par rencontre l’enceinte au consortium du Stade de France, qui a aussi la quasi-exclusivité de l’exploitation des panneaux publicitaires. La FFR souhaite donc imiter son homologue anglaise avec Twickenham. Les ressources dégagées par le stade permettent notamment de dédommager financièrement les clubs pour disposer des internationaux durant de longues périodes. En outre, certains partenaires de la FFR (Société Générale, GMF) achètent donc leurs propres espaces. La FFR propose à d’autres (Nike, Orange), à prix coûtant, des espaces qu’elle a achetés pour eux.
Avec ces économies substantielles et les nouveaux revenus générés par l’exploitation d’un nouveau stade, la FFR disposerait de ses propres moyens pour mener sa politique de développement du rugby, en pleine croissance depuis le milieu des années 2000. Le ministère des Sports, qui communique avec parcimonie sur le sujet, voit d’un oeil peu favorable un désengagement de la FFR du Stade de France. David Douillet a eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises. Le Consortium du SDF, qui a longtemps cru que la Fédération n’oserait pas aller jusqu’au bout, tente aujourd’hui de discréditer ce projet, sans réussite. Si la location de l’enceinte dionysienne avait coûté moins chère, surtout sur les dernières années du contrat qui court jusqu’en 2013, la FFR aurait probablement fait un effort et tout le monde aurait pu être gagnant. Ce n’est pas le cas, mais la pertinence du projet porté par Serge Blanco est avérée. Et le Consortium n’a pas trop à se plaindre: du fait de l’absence de club résident, l’Etat français –donc le contribuable- reverse chaque année une indemnité compensatrice évaluée à 35% des recettes globales…
Une enceinte moderne, modulable, multifonctionnelle
Cette enceinte d’une capacité de 82.000 places veut “réunir le meilleur de tous les stades existants”, pour un coût total estimé à 600 millions d’euros. Elle sera dotée d’un toit rétractable et d’une pelouse amovible afin de pouvoir accueillir d’autres manifestations que les cinq à six rencontres internationales du XV de France (concerts, spectacles, salons…) et amortir plus facilement l’investissement, qui sera partagé entre la Fédération et des partenaires privés. Ce stade pourrait porter le nom d’un de ces partenaires (le fameux “naming”). A terme, les collectivités doivent également faciliter l’aménagement des espaces alentours pour en faire un “lieu de vie” propice aux avants et après-match. Cela fera trois nouveaux stades de rugby en Ile-de-France en très peu de temps puisque le Stade Français et le Racing-Métro disposeront également chacun de leur enceinte (le Stade Jean-Bouin de 20 000 places pour Paris, l’Arena 92 près de La Défense pour les Ciel et Blanc).
Source : France télévision