Le titre est parfait pour résumer cette histoire dont les ados et les jeunes adultes forment le public visé. La limite pour moi étant dépassée, réussirai-je cependant à apprécier cette œuvre de pure fantaisie mêlée d’un zeste de thriller?
Jérémy, financier de 23 ans, rentre un soir chez lui et se fait«Décapiter par un samouraïA New York. Au XXIe siècle»Et voici qu’il se retrouve au-dessus de son corps coupé en deux et entouré d’Anges aux couleurs magnifiques et variées. Lui-même est devenu un Angelot que de plus anciens vont aider à s’adapter dans un monde très remuant et violent où l’on peut encore être tué et mourir car, selon une phrase célèbre, "La mort n'est pas une fin."
Pour survivre, les Anges doivent se nourrir de la brume des sentiments humains les plus extrêmes, aussi sont-ils à l’affût des humains qui souffrent, aiment, haïssent le plus et au besoin, ils les provoquent. Deux catégories de couleurs partagent les Anges, les bleus et les rouges, ou les bons et les méchants, pour simplifier. Leurs ailes varient du bleu pâle au rouge le plus éclatant, selon le choix de nourriture, bleue pour la brume des sentiments positifs et rouge pour la colère et la fureur,
Jérémy devient le protégé de deux Anges des plus glorieux, car représentant des morts célèbres déjà millénaires qui ont des pouvoirs très élevés, grâce à leur longue expérience mais il a aussi pour ennemis tous les Anges rouges si maléfiques. Cependant il n’a qu’un seul but: sauver Allison, son amour fou, témoin de son meurtre et poursuivie à son tour par le même samouraï mais réussira-t-il alors que lui-même est constamment en péril dans ce monde de l’au-delà? Pour cela il est prêt à affronter les êtres les plus cruels, de Caligula à Méphistophélès.
Ce qui m’a le plus intéressée dans ce roman, c’est le côté chatoyant de l’ensemble et cette imagination débridée qui fait communiquer le monde réel très actuel avec celui d’un lieu intemporel et intermédiaire entre la vie éphémère et la mort définitive. Au début, tout m’a semblé beau et fastueux en compagnie des anges. On y fait de drôles de rencontres avec des hommes célèbres comme Einstein ou Al Capone et tout semble possible dans le meilleur des mondes. Il suffit de cueillir un peu de brume issue des vivants pour se confectionner des vêtements ou des palais, à son gré. Mais évidemment une telle perfection serait ennuyeuse à la longue et on se rend vite compte qu’ici aussi tout doit se conquérir, le pouvoir, l’amour, le bonheur. C’est du donnant-donnant et les ennemis se découvrent toujours plus nombreux. C’est alors que s’accélèrent et s’accumulent les épisodes genre thrillers, actions, courses poursuites, métamorphoses, changements d’identité. A ce moment-là du récit, vers le milieu du livre, j’ai nettement décroché et le volume m’est alors bien souvent tombé des mains, je dois l’avouer. Heureusement, il ne s’est pas trop abîmé et à l’heure des révélations et des derniers chapitres, la curiosité étant revenue, j’ai terminé cette lecture à toute allure, ce qui me fait dire que je l’aurais peut-être adoré si j’avais été dans la classe d’âge visée. Tout compte fait, je suis contente de pouvoir recommander cette lecture à quiconque a gardé son imaginaire de jeunesse, signe de vitalité en somme.Ainsi donc, il s’en passe des luttes, des crimes, des liaisons, des trahisons et des scènes de sexe pas des plus angéliques avant d’apprendre1) qu’il y aura une suite à cette histoire. Sortie prévue en 20132) que l’idée de ce livre est née d’un choc visuel de l’auteur devant le tableau de Jean Fouquet : Vierge à l’enfant entourée d’anges. Ici ce sont des chérubins et des séraphins bleus et rouges mais dans le roman, apparaissent aussi des Archanges. «Une madone à l’Enfant, dont le sein d’une blancheur irréelle tranche sur la robe d’un bleu profond. Elle est accompagnée par des angelots bleus et rouges qui ont l’air d’être en plastique! Au XVe siècle! Je suis complètement fascinée. Soudain, comme un éclair me frappe l’évidence. Les deux couleurs de l’âme des anges sont le rouge et le bleu. Le rouge pour les sentiments négatifs, violents, comme la peur ou la haine, le bleu pour les sentiments positifs, comme la joie et l’amour. ...Je me suis alors demandé: que font les anges de ces sentiments? La réponse était évidente. Ils s’en nourrissent, bien sûr.» La couleur de l’âme des anges de Sophie Audouin-Mamikonian (auteur de la saga Tara Duncan et de la série Indiana Teller)(Collection R, Robert Laffont, janvier 2012, 477 pages) Sortie en librairie le 5 janvier prochain. Volume 2 à paraître en 2013. Page facebook de la collection R , Page facebook du livre, outre un concours, on y trouve les deux premiers chapitres du roman .
Irrégulière a écrit également un billet ICI