Même si je n’ai pas passé le réveillon de Noël sur mon balcon, on peut considérer que le temps clément de cette sainte nuit annonce de prochaines échéances plus refroidies en vertu du dicton bien connu « Noël au balcon, Pâques aux tisons ».
Etrange lieu que ce balcon. On y est chez soi, puisqu’il fait partie de notre logement mais en même temps nous sommes à l’extérieur. Certains en font en jardinet avec fleurs et tomates, mais alors cela se rapproche du jardin d’intérieur ou de la serre. D’autres, en font une pièce à vivre supplémentaire avec table et chaises, mais ça ressemble plus à un salon de jardin.
Le balcon ne sait pas réellement où est sa place, c’est aussi son avantage, il peut jouer sur les deux tableaux selon l’inspiration et le goût de son propriétaire. Dans des cas ultimes, il peut-être clos avec des panneaux de verres et selon la saison, devenir jardin ou salon, selon que les parois seront ouvertes ou fermées. Vous le voyez, toutes les raisons seraient bonnes pour se mettre au balcon.
Pourtant, on doit s’attendre à voir beaucoup moins de monde au balcon depuis l’affaire des prothèses mammaires PIP suspectées de contenir un gel dangereux pour la santé, puisque l’Assurance Maladie va rembourser l’explantation des trente milles paires de nichons factices qui se pavanaient dans la nature jusqu’à ces derniers jours. Dans un monde où il n’y a plus d’avenir pour les gros nibards, c’est vraiment la preuve que tout part en couille !
« Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon / Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses / Que ton sein m’était doux ! que ton cœur m’était bon ! / Nous avons dit souvent d’impérissables choses / Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon. » Baudelaire Le Balcon