Ma suppléante, Laurence Chevrel, est secrétaire à l'ENIM (la sécu des marins) et mère de deux filles scolarisées à l'école de Merville de Lorient. L'une d'entre elle a été scolarisée en bilingue français-breton avant de renoncer faute de poste (merci l'inspection académique!).
Cette petite présentation me permet de mettre les points sur les "i" avec quelques personnes qui sont persuadées que je souhaite imposer le breton! Il ne s'agit nullement d'imposer, mais de donner la possibilité d'apprendre la langue de son choix! Or, ce n'est pas le cas aujourd'hui...
Quelques soient les projets, les candidats de l'Union Démocratique Bretonne entendent s'appuyer sur des logiques de pays.
Une fois les présentations faites, voici quelques points du programme (inédits):
Soutenir l'emploi social et solidaire
De mémoire, l'emploi social et solidaire représente 14% de l'emploi breton. Il est vrai qu'à l'heure où le chômage continue de sévir, il convient de réfléchir au type d'emplois que nous voulons. L'industrie automobile par exemple a eu une Histoire dans le pays de Lorient avec la SBFM notamment, mais comment imaginer que la demande en automobiles puisse continuer à croître quand chaque ménage français possède une voire deux voitures!
La reconversion industrielle est plus qu'urgente, et ce, en conformité avec les ambitions écologiques que nos élus passent leur temps à exprimer!
Coopératives, SCOOP, partage... sont autant de moyens de faire des économies d'échelle et de réfléchir à un système dans lequel l'Homme, plutôt que la machine, est au centre de la réflexion. Point d'actionnaires qui décident dans l'unique perspective de s'enrichir, mais des sociétaires qui réfléchissent au meilleur moyen de péréniser leur activité et donc leur emploi!
Mener une politique culturelle volontariste en adaptant la Charte Ya d'ar brezhoneg au département
Je m'engage à travailler de concert avec l'Office de la Langue Bretonne pour promouvoir la richesse liguistique de notre région dans le département. Pour cela, je demanderai au Conseil Général d'adapter la Charte Ya d'ar Brezhoneg pour le Morbihan.
Il va sans dire que cette charte n'est pas suffisante et qu'il faudra promouvoir aussi la langue bretonne au-delà de l'administration. Pour cela, en veillant toutefois à ne pas faire de discrimination avec d'autres associations culturelles, une politique de soutien des initiatives en langue bretonne sera mise en place.
Le département du Morbihan pourra également s'associer à différents évènements culturels portant sur la mise en valeur de l'Histoire bretonne, de la musique bretonne... Je porterai également au Conseil Général une motion en faveur de la réunification administrative de la Bretagne.
Bien entendu, la culture en Bretagne ne se limitant pas à la culture bretonne, le département du Morbihan devra mener les politiques adéquates pour mettre en valeur les artistes et rendre le territoire attractif. N'oublions pas également que la culture est un tremplin pour l'insertion et qu'à ce titre, elle est plus qu'utile.
Soutenir une agriculture paysanne
L'Union Démocratique Bretonne s'est toujours opposée aux OGM, au nucléaire, aux pesticides. Depuis sa création, en 1964, ce parti écologiste milite pour une agriculture paysanne, c'est à dire respecteuse de l'environnement.
La gestion a progressivement remplacé la connaissance de la terre. Or, chercher perpétuellement à dominer la Nature créé de réels dysfonctionnements sur la faune et la flore, mais également sur notre propre santé. Or, de nombreuses études ont prouvé que l'alimentation avait un impact sur la santé.
C'est la raison pour laquelle, je suis favorable à l'intégration de clauses environnementales dans les appels d'offre afin de valoriser les filières bio locales. L'éducation à l'alimentation doit se faire dès le plus jeune âge afin de retrouver le goût des aliments.
Je m'oppose à la production hors-sol qui part du principe que tout peut pousser partout!
Promouvoir les énergies renouvelables
Inutile de faire un long laïus sur le sujet. L'écologie doit être transversale à toutes les politiques menées par le département. S'agissant du volet énergétique, la France dépend bien trop du nucléaire et gaspille l'énergie. Dans ce contexte, la Bretagne a une carte à jouer pour réduire sa dépendance à une énergie qu'elle ne produit pas!
Afin de rendre la Bretagne autonome sur le plan énergétique dans les décennies à venir, il est nécessaire que les collectivités montrent l'exemple dès aujourd'hui. En premier lieu, il s'agit de réduire notre consommation en gelant le zonage du territoire, en arrêtant la politique du tout routier...
Je propose également de développer les énergies renouvelables sur tous les bâtiments publics (solaire notamment), bâtiments dont les normes devront passer au THQE. La filière bois, en partenariat avec les paysans entretenant les bocages, devra être elle aussi soutenue.
Enfin, le département devra participer aux financements de la Recherche sur le sujet (en local).
Refuser l'extraction de sable marin
Ce point a été ajouté pour rappeler aux élus que 12000 personnes se sont réunies à Erdeven en mars 2007 pour rejeter le projet d'extraction de sable marin au large de Quiberon par le cimentier Lafarge.
Or, l'extraction de sable marin n'est que la conséquence d'une demande en sable croissante sur le littoral de la Bretagne Sud. La Bretagne-Sud et particulièrement le Morbihan ne pourra soutenir une telle croissance de l'artificialisation des sols.
Le département, en partenariat avec les autres collectivités territoriales, mais également avec les associations devra trouver des moyens d'Habiter autrement le territoire en développant la colocation étudiante, la mutualisation des espaces...
Le Conseil Général devra également lutter contre la spéculation foncière en portant la création de l'Etablissement Public Foncier Régional auprès de l'Etat qui, aujourd'hui, le refuse à la Bretagne.
Améliorer la qualité de l'eau
La Bretagne est tristement célèbre en Europe pour la qualité exécrable de ses rivières. Pourtant, nous possédons un patrimoine naturel exceptionnel! Imitant en ceci les initiatives d'association comme Cap 2000, le Conseil Général devra piloter des réunions de concertation sur les bassins versants afin de développer le dialogue entre citoyens (pollution domestique), agricultueurs et éleveurs ainsi que pêcheurs et conchyliculteurs.
Rappelons tout de même que l'Etat aurait du payer 28 millions d'euros à Bruxelles pour ne pas avoir respecté ses accords vis-à-vis de la pollution des rivières en Bretagne. Au final, il semblerait que la France ne paye pas... à nous de lui rappeler que les fonds financiers ne se trouvent pas comme l'or, au fond des rivières!
Soutenir la création d'une classe bilingue à Merville
L'Histoire de cette classe n'est pas terminée. L'Union Démocratique Bretonne demande l'ouverture dès la rentrée prochaine d'une classe bilingue français breton en primaire à Merville (CP).
Dès lors que la demande est suffisante, l'inspection académique devrait autoriser l'ouverture d'une classe! Cette pratique s'inscrit aussi dans la recherche de l'excellence scolaire puisque les élèves qui pratiquent le breton suivront également d'autres langues.
Laurence et moi sommes plus ambitieux et entendons prévoir la scolarisation future des élèves au collège.
Lancer une concertation inter-professionnelle sur la pêche
Les maigres fonds offerts par le gouvernement pour résoudre le problème de la pêche ne laissent personne dupe! Aujourd'hui, le réel problème ne vient pas du gasoil, mais de la ressource.
C'est la raison pour laquelle nous proposons de lancer une concertation inter-professionnelle sur la pêche en Bretagne: aides à l'installation, nouvelles techniques de pêche, valorisation de nouvelles espèces, mutualisation des moyens, travail entre les places commerciales, aides à l'artisanat... les sujets sont nombreux et même si la compétence "pêche" est du domaine de l'Union Européenne, les collectivités territoriales ainsi que les comités locaux peuvent participer à la remise à flot de cette activité.
Renforcer les liaisons maritimes entre Lorient et Nantes
Nantes est de loin le premier port breton. Le tonnage de Lorient est dix fois plus petit, mais les deux places portuaires ont possibilité de s'associer pour créer à terme avec d'autres ports, un véritable hub breton.
Parce qu'il est propriétaire des bâteaux qui mènent aux îles et qu'il dispose d'une compétence transport maritime de passagers, le Conseil Général doit aussi réfléchir à la promotion du cabotage le long des côtes bretonnes.
Relancer l'idée d'une ligne Nord-Sud en Bretagne
Enfin, nos ports ont besoin d'être reliés les uns aux autres. Or, les ports de Lorient, Brest et St Malo ne sont aucunement reliés par voie ferrée. Le Conseil Général devra donc porter la réhabilitation d'une ligne ferroviaire Nord-Sud afin de désenclaver l'arrière-pays et de réduire les déplacements par camions.
Ces lignes seront également utilisables pour les passagers qui, s'ils mettront bientôt 3H à relier Paris mettent toujours 5H pour faire Lorient-Lannion en train!