2012

Publié le 26 décembre 2011 par Laurelen
Mon petit garçon, tu as six ans. Tu apprends à lire, à écrire, et tu te fous comme de tes premières couches-culottes (manque un l, là, non ? Non, en fait. Le doute m'habite toujours) du calendrier maya qui prévoit en 2012 la fin du monde. Tu joues sur ta déesse à Mario, et sur le PC de ta maman à Heroes of might & magic VI. Tu me parles des démons et des squelettes, des archanges et des dragons, j'évite de m'enthousiasmer pour ne pas provoquer l'ire surnaturelle de ta maman. Mais je suis d'accord avec toi, les nécromanciens sont bien les plus forts...

Tu te fous des élections présidentielles comme de ta première console de jeu. Tu rigoleras bien dans quelques années en apprenant que ton vieux père a courru (manque un r, là ? Je sais plus. Dans le doute j'en ai rajouté un. Ben merde, non, finalement, y en a qu'un. Comme mouru...) sous le soleil ardent de l'été austral pour s'inscrire à temps sur les listes électorales. Parce que, mon petit garçon, je veux voter. Pour toi. Pour ta grande soeur, née en une année maudite, il y a presque 10 ans, année où j'ai eu envie, très envie, de vous emmener (pas toi, tu n'étais pas né, mais l'idée y étais) à Madagascar, Maurice, à Chypre, ou même en Suède, malgré le climat, pour fuir un pays qui se reniait.

Mon petit garçon, je ne veux pas que tu vives dans un pays pour qui le fric et la posture sont des valeurs absolues. J'ai essayé de t'apprendre la compassion, le partage, bon, bref, des valeurs à la con... Mais aussi le coup de boule au petit garçon qui t'emmerde dans la cour de récréation. Tu en feras ce que tu voudras. Moi, je vais faire ce que je peux pour que tu puisses choisir plus tard. Pour qu'on vous respecte. A défaut de vous aimer.

François GILLET