Chronique du lundi 26 décembre 2011.
La 1ére partie de la saison a confirmé la suprématie de Toulouse et de Clermont qui représentent, à eux deux, 7 participations lors des 5 dernières finales. Est-ce à dire que la prochaine finale ne peut leur échapper au vue de leur domination ? Analyse…
Une avance confortable :
Même si ce n’est pas à mi-saison que l’on peut avoir de certitudes, il reste presque 6 mois de compétitions, Toulouse et Clermont ont néanmoins impressionné sur la phase aller, notamment par leur capacité à gérer la période durant la Coupe du Monde. Même si on connait depuis longtemps la richesse du banc Toulousain, les périodes de doublon ne se sont pas toujours bien passées pour les Stadistes. Et c’est là, où, cette année, le club a été impressionnant, capable d’être constant dans la performance alors que manquaient Poux, Servat, Johnston, Albacete, Millo-Chluski, Picamoles, Dusautoir, Burgess, Vergallo, Clerc, Médard,… Il est vrai que Marc Lièvremont s’était montré sympa en ne sélectionnant pas Jauzion, Poitrenaud et Fritz, ce qui a assuré une colonne vertébrale indispensable à la ligne de trois-quart. Si l’on rajoute l’exceptionnel début de saison de McAlister qui, sur certains matchs, confer la victoire à Agen, a sorti l’équipe de situations difficiles, et la bonne surprise Matanavou, qui a fait plus que boucher les trous à l’aile, les Toulousains n’ont pas trop souffert aux postes clés derrière et c’est uniquement dans le 5 de devant que la période a été compliquée à gérer.
La surprise vient surtout de Clermont qui n’avait, jusque-là, pas de certitudes sur la profondeur de son banc. Sans Domingo, Ti’i Paulo, Zirakaschvili, Cudmore, Hines, Pierre, Bonnaire, Parra, Canale, Rougerie, Murimurivalu et Byrne + Sivivatu et Skrela, qui est, malgré tout, revenu assez vite, les Auvergants semblaient parti pour un début de saison galère. Après des victoires au Racing-Métro et à Toulon notamment, on a découvert une nouvelle génération qui est déjà à un sacré niveau avec Buttin et Fofana derrière et Ric et Bardy devant entre autre. Si l’on rajoute quelques cadres comme Faure, White, Audebert, Senio et James, l’équipe a surpris par sa capacité à proposer du jeu et à gagner le rencontres les unes après les autres.
Ces 2 clubs sont maintenant dans une situation enviable où, avec 8 et 5 points d’avance sur leur premier poursuivant, elles peuvent plus facilement gérer leur effectif et travailler en prévision de la fin de saison. Même s’il reste encore à jouer 2 matchs en même temps que le Tournoi, dont les périlleux Clermont – Racing- Métro et Toulouse – Castres qu’il faudra gagner, ces 2 équipes paraissent bien parties pour garder une certaine avance sur leurs concurrents et rester aux deux poles positions du championnat jusqu’au bout.
La HCup en trouble-fête :
Le seul vrai péril qui guette ces équipes est le fait de devoir composer avec 2 compétitions en même temps, surtout si elles arrivent au moins jusqu’en demi-finale. Rencontrer des adversaires comme le Munster, le Leinster ou même des clubs anglais laisse des traces physiquement et oblige, psychologiquement, à ne pas être toujours à 100% lors des rencontres de Top14 qui encadrent la Coupe d’Europe. Du coup, il y a toujours la possibilité de laisser filer des points et de se faire rejoindre par des équipes qui ne jouent pas la HCup, comme Toulon et Paris, ou des équipes qui, à partir de maintenant n’ont plus rien à en espérer, comme le Racing-Métro et Castres.
La situation de Toulouse et de Clermont en HCup n’est pas encore totalement claire, Clermont risque notamment d’être obligé de marquer 2 fois le bonus offensif. Malgré tout, ces 2 équipes sont en bonne position pour se qualifier pour les quarts de finale. Au point de le jouer à domicile ? Cela semble très mal parti pour les Auvergnats, car leur maximum possible est maintenant de 21 points, là, où, la plupart des autres clubs peuvent aller au-delà. Bien sûr tout le monde ne réussira pas le carton plein sur les 2 derniers matchs, mais il parait difficile, pour les Clermontois, de s’assurer un quart à domicile qui aurait le double avantage de les positionner en favori mais aussi, et surtout, d’éviter les 2 ogres Irlandais, Munster et Leinster, qui, à ce jour, font figure de favori et n’ont plus besoin que d’une victoire pour assurer leur qualification.
Pour Toulouse, il sera nécessaire de gagner à Gloucester lors du dernier match pour monter dans les 4 premiers qualifiés. C’est possible et, du coup, Toulouse serait en position favorable pour accéder aux demi-finales. C’est là, où, la situation en championnat serait, d’un coup, touché par une telle réussite. La semaine qui suivra une potentielle demi-finale verrait Toulouse se déplacer à Toulon, et Clermont à Castres, ce serait pour ces 2 équipes outsiders la bonne opportunité pour grignoter leur retard. Mais encore faut-il que les 2 favoris du championnat soient en demi, ce qui est loin d’être fait. En tout cas, pour que la finale du Top14 entre les 2 favoris n’ait pas lieu, il faudra qu’au moins l’un des deux disperse ses forces et ses points en championnat, en réussissant un beau parcours en HCup.
Quelques véritables outsiders :
Pour que la finale Clermont – Toulouse ait lieu, il faut surtout que ces 2 équipes finissent aux 2 premières places et ne se rencontrent pas en demi-finales. Quel est l’outsider qui, aujourd’hui, peut prétendre les dépasser avant la fin de la saison ? J’en ai, précédemment, cité 4, Toulon, Paris, Racing-Métro et Castres. Mais, pour moi, il n’y en a qu’un seul qui soit un véritable danger.
Si Paris est redevenu, en quelques semaines seulement, une équipe redoutable à battre, solide sur ses bases, il est peut-être un peu tôt pour la voir, à nouveau, jouer les premiers rôles. Néanmoins, dans une saison particulière, Coupe du Monde oblige, avec des joueurs d’expérience, Roncero, Szarzewski, Papé, Parisse, Lyons, Rabadan, Dupuy, Contepomi, Warwick, des créateurs comme Rodriguez et Williams en plus, et sur une lancée positive où tout réussi, cette équipe peut jouer les troubles fêtes. Elle a l’avantage de ne pas participer à la HCup mais l’inconvénient de perdre surement Szarzewski, Papé, Palmer, Parisse et peut-être Dupuy pendant le Tournoi, ce qui peut déstabiliser une équipe en pleine gestation à un moment stratégique de sa croissance.
Castres reste une équipe solide mais qui n’arrive pas à franchir le cap ultime, celui qui permet de prétendre à des titres. En ayant perdu la charnière Tillous-Borde-McIntyre, l’équipe a aussi perdu 2 potentiels match winners et je ne suis pas sûr qu’elle ait réussi à les remplacer. Le Racing-Métro, lui, traverse une crise de croissance qui risque de durer toute la saison avec un fond de jeu qui n’arrive pas à se mettre en place et des matchs qui se gagnent uniquement sur la puissance collective et le talent individuel de Wisnieski ou Bobo. Cela ne parait pas suffisant pour venir inquiéter Toulouse et Clermont.
Reste donc l’équipe de Toulon. L’arrivée de Bernard Laporte a amené la touche de rigueur indispensable pour le haut niveau qui peut permettre aux talents individuels de s’épanouir. L’avantage de ne pas jouer la HCup est important pour une équipe qui a besoin de ses joueurs cadres et a du mal à se passer des Emmanuelli – Bruno – Schofield – Wilkinson- Lovobalavu et Smith. Coup de chance, ils seront là pendant le Tournoi et si les nouvelles recrues comme Tillous-Borde et Giteau s’adaptent au climat particulier de l’OM du rugby, d’un coup, la machine peut s’emballer et tenir tête à Toulouse et Clermont. Cette équipe a besoin de rigueur, et le trio Laporte, Mignoni, Azam est là pour ça, de stabilité, là ça sera beaucoup plus compliqué avec des annonces de transfert qui commencent dès décembre, et d’un enchaînement de victoires. Le déplacement à Biarritz, pour le dernier match de l’année, sera un bon test pour savoir si le eRCéTé a les éapules pour tutoyer les sommets tout au long de la saison ou reste une équipe de coups et d’à-coups…
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