Depuis que je suis arrivée au Moyen Orient, de temps en temps, je voyais ces étranges bouquets de feuilles, un peu comme des bouquets de menthe, mais avec des feuilles d’oseille. Au rayon surgelé, les feuilles existaient même congelées, à côté des épinards. Suivant les supermarchés, c’était même épelé sur les panneaux de manière différente. Quid de cette plante ? Qu’en faire ? Comment la cuisiner ?
Et puis l’autre jour, une collègue mariée à un libanais sort de sa lunch box un plat avec des feuilles verdâtres. Hummm, lui dis-je ! Des épinards ! Non, me répond-elle : du molokhié. ( ?????) Après un tour auprès de Wiki, cette fameuse mlokhiyé est une plante aussi appelée Corète potagère (merci mon livre « cuisine du monde arabe »), qui, suivant les variétés, est soit comestible, soit est une plante textile : la jute. Une plante très cuisinée dans le monde arabe et parfait semble-t-il pour des repas légers, puisqu’elle se digère très facilement et auraient quelques vertus « detox ».
Retour donc chez Carrefour pour acheter un bouquet de molokhia fraiche, puis appel au mari de ma collègue pour savoir comment cuisiner cette plante. La recette ici est donc sa recette de famille, libanaise donc.
Très honnêtement, ce plat n’est pas appétissant : un ragoût de feuilles verdâtres avec du poulet, on a vu mieux. Ceci dit au goût c’est vraiment sympa : moins fort que les épinards et l’oseille tout en restant dans ce type de saveurs. Même Chéri qui a été traumatisé par les épinards dans sa jeunesse, a trouvé ça plutôt pas mal, ce qui est un exploit venant de la part d’un carnivore fuyant le légume vert. Bref, première expérience fort satisfaisante pour un petit plat léger parfait ! Hop la recette.
MOLOKHIE A LA LIBANAISE
Pour 2 gros bouquets de molokhiyé fraîche :
4 morceaux de poulet (j’ai utilisé des blancs)
1 litre de bouillon de poulet
2 gros oignons
1 cc de coriandre en poudre (on peut aussi utiliser quelques feuilles de coriandre fraiche)
1cc de sumac
1,5 cc de pâte d’ail
Un peu de jus de citron frais (à ajuster selon le goût)
Enlever les feuilles une à une du bouquet. La tige n’est pas vraiment bonne et elle pourrait ajouter à l’ effet parfois visqueux inhérent à la molokhia. Plus c’est frais, moins on a de chance d’avoir le côté visqueux (comme les okras).
Laver les feuilles et les découper en lanières. Les blanchir 5 mn dans de l’eau bouillante. Réserver.
Préparer le bouillon de poulet.
Dans une cocotte, faire chauffer un peu d’huile d’olive et faire revenir les oignons. Ajouter les épices et la pâte d’ail. Laisser cuire 1mn. Ajouter le poulet et le faire saisir sur toutes les faces. Ajouter les feuilles de molokhia ébouillantées et recouvrir la viande et les feuilles du bouillon de poulet. Laisser mijoter ¾ d’heure.
5mn avant la fin de la cuisson, ajouter le jus de citron en goutant pour ajuster à votre goût. Attention, trop de citron entraîne une amertume.