Une page s’est (presque) tournée

Publié le 26 décembre 2011 par Passionacmilan

Alors qu’on attendait une révolution en 2011, elle n’a pas eu lieu. Du moins, pas totalement. L’AC Milan faisait face à un grand nombre des joueurs en fin de contrat, la plupart étant des sénateurs comme Nesta, Gattuso, Ambrosini, Seedorf, Pirlo et Inzaghi. Tous sont restés, sauf Pirlo, le plus jeune. En juin, tout le monde espérait alors un rôle moins important pour les autres sénateurs, toujours en espérant l’arrivée du fameux Mister X et d’un autre milieu de terrain. Finalement, Aquilani et Nocerino sont arrivés et se sont immédiatement imposés titulaires.

Et heureusement! En effet, cette année semble être « celle de trop » pour de nombreux sénateurs. Si on ajoute à cela la grave blessure de Flamini et la disparition immédiate (et inexpliquée) de l’excellent Van Bommel de la saison passée, les arrivées d’Aquilani et Nocerino ont vraiment sauvé Milan. Cela peut sembler incroyable mais seul Thiago Silva a été plus utilisé que les deux Italiens cette saison! Pourtant, ce sont certes de bons joueurs mais ils sont loin d’être des fuoriclasse. Nocerino par exemple, est arrivé pour une bouchée de pain, comme remplaçant du remplaçant (en théorie Gattuso était titulaire, son remplaçant était Flamini), pratiquement dans l’indifférence ou en tout cas le scepticisme de nombreux tifosi. Après l’immense déception de Mister X, Aquilani et Nocerino n’ont pas bien été accueillis, logiquement considérés comme de simples alternatives aux titulaires alors que l’AC Milan avait besoin de titulaires pour reléguer les sénateurs à un rôle plus limité compte tenu de leur age avancé et / ou leur physique plus très frais. Le club milanais a eu l’énorme chance (ou c’était calculé?) que ces « erreurs de casting » se soient révélés à la hauteur car Allegri a rapidement perdu Gattuso, a du faire face aux nombreux problèmes physiques d’Ambrosini et du mauvais rendement de Seedorf.

L’exemple frappant est celui de Nocerino, qui, une fois replacé comme mezz’ala gauche, est devenu un joueur extraordinaire, une garantie, un élément essentiel de l’équipe d’Allegri. Le milieu formé à la Juventus est non seulement un travailleur infatigable mais il s’est révélé être très précieux en phase offensive, en créant des espaces mais aussi en marquant 6 buts en 13 titularisations en Serie A, soit le même nombre qu’en 122 matches à Palermo!!! Une moyenne incroyable pour ce milieu défensif de formation, souvent comparé à Gattuso pour sa grinta et son travail acharné sur le terrain. Nocerino est devenu un joueur fondamental, à tel point qu’il a réussi l’immense exploit d’écarter le patron Seedorf! En effet, la place de mezz’ala gauche était exclusivement celle de Seedorf depuis de très longues années et contre Sienne, pour la première fois, Clarence a été replacé à droite pour laisser Nocerino à gauche! Du jamais vu! Pire, après le match, Allegri a reproché à Seedorf d’avoir laissé passer plusieurs fois les adversaires de son côté et a remplace le n°10 à la 55ème minute (pour un entraineur qui fait des changements tardifs…) par Aquilani (tenu pour une fois au repos), qui a rééquilibré l’équipe. Le match suivant, Aquilani et Nocerino étaient de nouveau tous deux titulaires. Vu de loin, cela peut paraitre anodin, mais les choix d’Allegri lors des deux derniers matches de l’année 2011 pourraient se révéler être un réel changement, un tournant pour l’histoire de Milan. Aquilani et Nocerino sont les nouveau titulaires et ce sont maintenant les sénateurs qui sont à l’affut du moindre faux pas, blessure ou suspension pour espérer reprendre leur place. La hiérarchie s’est « inversée ».

Peu à peu, la page se tourne car Aquilani et Nocerino se sont très clairement imposés titulaires, principalement pour leur fraicheur et leur interprétation moderne du rôle de mezz’ala. Ce sont des joueurs « verticaux », comme Allegri les aime, ils vont vers l’avant rapidement, sans une possession de balle lente et verticale des milieux de « l’école Ancelotti », avec comme professeur principal Clarence Seedorf, un immense champion…… d’une autre époque! Nous, qui supportons Milan, nous sommes les tifosi les plus chanceux du monde parce que nous avons un palmarès à envier mais aussi parce que notre histoire est remplie de champions comme Maldini, Baresi, Van Basten, Shevchenko (pour en citer quelques uns).

Dans ces champions, il y a aussi Seedorf, car il a été un champion avec un « C » majuscule, qui a écrit l’histoire de notre club. Cela ne fait aucun doute, mais il est important de le souligner pour éviter des équivoques, parce que parfois, les paroles, les liens, les critiques envers Seedorf de la part de Passion AC Milan sont très dures, mais mal interprétées. Personne n’a jamais remis en question ce que Seedorf a été, ce qu’il nous a fait gagné, les joies qu’il nous procuré, mais c’est son rendement actuel qui est remis en cause. Tout ceux qui suivent Milan (tous les matches) savent très bien combien le rendement de Clarence a diminué ces dernières années, en disputant parfois des prestations à la limite du ridicule, en mettant en difficulté l’équipe toute entière (cette saison avec Seedorf : 2 victoires, 5 matches nuls et 4 défaites. Sans lui, 9 victoires et 1 match nul, cela ne peut pas être un simple hasard). On ne veut pas lui manquer de respect, même si parfois la colère en décide autrement mais le respect ne peut pas être à sens unique. Le temps passe pour tout le monde et chaque joueur commence à décliner à un moment ou à un autre : il n’existe pas de remède pour stopper ou ralentir le temps. Et un champion se reconnait aussi à cela : avoir la dignité d’admettre que son temps est passé, savoir arrêter avant qu’il ne soit trop tard, avant de passer de héros à boulet. Et malheureusement Seedorf n’a pas cette humilité d’accepter son déclin, d’où, ses lamentations pour un changement ou un match sur le banc. Il prétend être toujours titulaire, en utilisant les grands moyens comme la presse pour envoyer ses petites piques à l’entraineur, ses coéquipiers et même la société. En tant que tifosi, non seulement on doit supporter ses promenades tranquilles sur la pelouse mais aussi ses pleurnicheries. Il est alors logiquement et très justement critiqué pour cela mais certains continuent à le surprotéger « parce qu’il nous a tout fait gagner blablabla » et c’est alors nous, les pauvres ignorants qui ne sommes pas dignes de supporter Milan, parce que c’est avant tout une famille etc. On fait juste le constat d’un joueur pathétique qui se ruine tout seul. Sa carrière est derrière lui, à quoi bon insister? La meilleure chose qu’il lui reste à faire est d’y mettre un terme. C’est lui même qui a provoqué cette exaspération le concernant. A ce rythme, il risque de faire oublier son glorieux passé à cause de son attitude parfois odieuse. On aimerait s’en souvenir pour ses gestes formidables et non pas pour ses prestations catastrophiques qui coutent chères à l’équipe. Malheureusement, il ne nous lit pas et pourtant on aimerait lui conseiller d’apprendre des champions qui, avant lui, ont mis un terme à leur carrière quand ils étaient encore au top. On aimerait qu’il accepte le fait que Milan joue mieux sans lui, que la place de titulaire ne lui est pas due. La reconnaissance éternelle est mauvaise pour tout le monde, Seedorf, l’équipe et nous. Cela vaut pour tous les sénateurs, qui ne se montrent plus à la hauteur cette saison.

La page s’est donc (presque) tournée, non pas par choix des dirigeants ou le retour à la raison des sénateurs mais tout cela s’est produit naturellement. Il n’y a pas eu de révolution mais simplement une évolution progressive. Néanmoins, il reste encore du chemin à parcourir comme prendre les bonnes décisions en juin et si possible, déjà engager un voire deux milieux de terrains dès janvier pour assurer un bon rendement à moyen et long terme. Actuellement, les alternatives sont très limitées, avec seulement Ambrosini et Seedorf disponibles, en attendant les retours de Flamini et Gattuso. Jusqu’à présent, la différence de rendement l’AC Milan avec un seul trentenaire (devant la défense) aligné et deux milieux dynamiques ou avec deux trentenaires sur trois milieux alignés est flagrante. Nous pouvons remercier Aquilani et Nocerino car on n’imagine pas quels auraient été les résultats de l’équipe sans leur aide précieuse. Qu’arriverait-il en cas de blessure d’un des deux (ou les deux!) Italiens?