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Paradis inhabité de Ana Maria Matute

Par Sylvie

ESPAGNE

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Editions Phébus, 2011

Connaissez-vous cette auteure espagnole née en 1926 (donc âgée de 85 ans !) qui vient de publier ce magnifique roman ? Elle est l'un des plus grands écrivains espagnols actuels et lauréate du Prix Cervantès en 2010.

Elle nous offre ici une magnifique ode au monde de l'imaginaire et des contes, imprégnée par les contes d'Andersen et les ballets russes.

On retrouve ce mélange de réalisme et d'imaginaire qui fait entre autre le succès des films espagnols aujourd'hui.

Adri est une petite fille issue de la bourgeoisie madrilène, délaissée par des adultes trop sérieux, sévères et englués dans leurs problèmes quotidiens. Nous sommes à l'époque de la guerre civile espagnole.

Ne comprenant pas ce monde étranger qui ne la comprend pas, elle va alors se réfugier dans son imaginaire...Voir les licornes sortir des tableaux le soir, par exemple. Voguer dans la mer du couloir avec ses bateaux de papier journal. Et voir aussi les lustres du salon devenir des araignées géantes.

Ses plus fidèles alliés : sa tante, son père absent et surtout le monde des domestiques ; le monde de la cuisine et des caves, tout un monde en soi....

Puis c''est la rencontre avec Gravila, un jeune enfant exilé russe, vivant au dernier étage avec son majordome, Téo. Sa mère était une ballerine russe.

Ensemble, ils vont ouvrir les portes de l'imaginaire et vont inventer leur monde à eux avec des livres, un théâtre de marionnettes, des pas de danse et des patins à roulette...Ah, la scène sur le toit avec le linge qui sèche au vent, quelle beauté !

Car Gravila lui promet d'apprendre à voler. Mais attention, car tous les enfants meurent....

Un roman sublime qui magnifie le monde de l'enfance sans pour autant le rendre niais. Car c'est un monde qui souffre de l'hypocrisie des adultes (Adri les surnomme Les Géants) qui n'expliquent rien aux enfants. La guerre civile est là, derrière les fenêtres,mais les parents n'en disent rien. Des êtres disparaissent, sans raison.

Un récit tout en atmosphère (scènes magnifiques dans les cuisines des domestiques ; scènes entre les deux enfants faisant penser aux contes et ballets russes).

Beaucoup de classicisme aussi mais on en redemande...

La magie de Noël....un peu tardive !


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