Le Diable dans la Crèche

Introduire le Diable dans une Nativité, c'est un peu comme dissimuler le bouc de Trotski dans l'ombre de la casquette de Staline. Pourtant, quelques maîtres flamands s'y sont risqué pendant une courte période...

Dans le retable Bladelin (vers 1446), Van Der Weyden peint une crèche en ruine, sous laquelle s'ouvre  une cavité protégée par une grille. Tandis qu'un peu plus à droite, s'ouvre un autre trou, celui d'une voûte crevée.

Le tableau doit se lire de droite à gauche : à droite la partie en ruine du bâtiment ; à gauche la partie en rénovation, étayée par une colonne solide, juste à côté de l'Enfant Jésus : la crèche représente donc les Deux Eres, avant et après le Christ.

  Les deux orifices sont donc  la représentation de l'Enfer, avant et après la Naissance de l'Enfant Jésus.

De la bouche de l'Enfer, conjurée doublement par la grille et par la main protectrice de Joseph, ne sortent plus désormais que de négligeables courants d'air, bien incapables de souffler la bougie.

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