Cette étude de cohorte prospective réalisée par des chercheurs de l'Université médicale d'Innsbruck, avec des chercheurs d'autres instituts, en Autriche, Norvège, Suède et Etats-Unis a suivi 578.462 participants Norvégiens, Suédois et Autrichiens, âgés de 15 à 99 ans, recrutés entre 1972 et 2005, sur une durée moyenne de 10 années, en suivant plusieurs facteurs pouvant être liés au risque de développer une tumeur au cerveau afin d'évaluer le lien entre syndrome métabolique et tumeur cérébrale. Le syndrome métabolique est une combinaison de conditions médicales, telles que le cholestérol élevé, l'hypertension artérielle, l'obésité et l'hyperglycémie. Comme, d'une manière générale, les tumeurs du cerveau sont relativement rares, les chercheurs avaient besoin de suivre un grand nombre de personnes et sur une longue durée.
La recherche a bien séparé les deux types de mesures de pression artérielle (systolique et diastolique) et les ont associées à des risques différents. Rappelons que la pression systolique exprimer la pression artérielle au point où le cœur se contracte pour impulser le sang, tandis que la pression diastolique exprime la pression sanguine entre deux battements, lorsque le cœur est au repos. Après avoir divisé les gens en 5 groupes en fonction de leur pression artérielle, les chercheurs constatent que le groupe à tension artérielle la plus élevée présente entre 45% et 84% plus de risque d'avoir une tumeur au cerveau. La tension « au repos » n'est cependant associée « qu'à » une augmentation du risque de 18% après ajustements.
Au départ, près de la moitié des participants étaient en surpoids et près d'un tiers avaient une hypertension. 1.312 diagnostics de tumeurs cérébrales primaires ont été effectués au cours de l'étude.
· Un tiers des tumeurs ont été classées comme «gliome de haut grade »,
· 8% comme «gliomes de bas grade»,
· 29% ont été classées comme « méningiome ».
Les chercheurs constatent que le risque de tumeurs du cerveau dans le groupe à hypertension du quintile supérieur avec le quintile inférieur,
· le groupe avec les mesures les plus élevées de pression artérielle systolique (en moyenne 157 mmHg) s'avère 45% plus susceptible d'avoir une tumeur au cerveau (HR : 1,45, IC : 95% de 1.1 à 2.9).
· Par rapport au quintile le plus bas, la pression artérielle systolique supérieure est associée à une multiplication par quatre du risque de méningiome (HR : 4,26, IC : 95% de 1,98 à 9,17).
· Le groupe avec les mesures les plus élevées de pression artérielle diastolique s'avère 84% plus susceptible d'avoir une tumeur au cerveau (HR : 1,84, IC : 95% de 1,24 à 2,72).
· Par rapport aux quintile le plus bas, la pression artérielle diastolique supérieure est associée à une multiplication par deux du risque de méningiome (HR : 2,33, IC : 95% de 1,13 à 4,85).
· Par rapport aux quintile le plus bas, la pression artérielle diastolique supérieure est associée à une multiplication par près de trois fois du risque de gliomes de haut grade (HR : de 2,67 à 5,50).
· L'IMC, le cholestérol et les lipides sanguins ne sont pas associés à un risque accru de développer une tumeur au cerveau.
Les chercheurs concluent que la pression artérielle est liée au risque de tumeur primaire, en particulier de méningiomes et de gliomes de haut grade.
Source:Journal of HypertensionEarly online publication December 15 2011doi: 10.1097/HJH.0b013e32834e9176Blood pressure and other metabolic syndrome factors and risk of brain tumour in the large population-based Me-Can cohort study. (Vignette NHS, visuel National cancer Institute)