Nostalgie bienheureuse ( Selige Sebnuscht) - 1814 - Goethe (1749-1832)
Ne le dites à personne, hors aux sages,
Car la foule est prompte à railler :
Au vivant je veux rendre hommage,
Qui dans la flamme aspire à la mort.
Dans la fraicheur des nuits d’amour,
Où tu fus engendré puis tu engendras,
T’envahit un étrange sentiment,
Lorsque, silencieux, le cierge luit.
Tu ne restes plus enveloppé
Dans l’ombre des ténébres,
Et ton désir, renouvelé,
T’élance vers un hymen plus haut.
Nulle distance ne t’arrête,
Fasciné, tu prends ton vol,
Et finalement, de lumière avide,
Papillon, te voilà brûlé.
Et tant que tu ne posséderas pas,
Ce : Meurs et deviens !
Tu ne seras qu’un hôte triste
Sur cette terre obscure où tu te tiens.
In Poésie de Goethe, traduit par Maurice Betz et Yanette Delétang-Tardif (Albin Michel - 1949)
Extrait de la chronique de Eryck de Rubercy in la Revue des Deux Mondes de Décembre 2011.
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